Un membre fédéral n’est pas là pour servir sa région en contrepartie de ses voix aux urnes.
La Presse — Dans quelques jours, il y aura un nouveau bureau fédéral pour la Fédération tunisienne de football. Des trois listes en course, émergera celle qui aura la redoutable tâche de reprendre la situation en main et essayer de tracer une voie de sortie, pour cette discipline sportive viciée par des problèmes marginaux. Mais ces écarts ont gravement ébranlé la confiance que les adhérents vouaient à cet organisme.
En fin de compte, le football était considéré comme la proue du navire sport dans le pays. C’était l’exemple auquel se referaient les autres disciplines sportives. Et voilà qu’il se retrouve sous tutelle. Un épisode tragique pour le football, mais aussi pour le sport national. Une décadence que l’on mettra du temps à oublier. A condition qu’on en tire des conclusions positives. Et encore.
En prévision des prochaines élections, nous avons lu, ici ou là, des déclarations et des promesses de campagne. C’est légitime.
Ce qui l’est moins et est même inacceptable, c’est que des clubs ou des représentants d’une région du pays font campagne pour «un des leurs» en vue de le voir aider «sa région». Non. Une ligue est appelée à s’occuper de «sa» région. Une fédération s’occupe d’un sport donné dans une Tunisie indivisible et solidaire.
Dirigeants immatures
Malheureusement, certains dirigeants n’ont rien compris et continuent à mélanger les genres. Par manque de maturité pour ne pas dire autre chose.
Ce qui a freiné les progrès dans toutes les disciplines sportives, c’est bien cette confusion qui règne dans les esprits, les objectifs et les attributions.
Et on ne fait rien pour la dissiper. C’est comme ce futur membre fédéral qui promet de s’occuper des aspects techniques en faisant valoir son expérience et ses relations ( ?!)
Ces agissements confirment cette étrange confusion des genres, en l’absence d’une autorité dont le rôle est sans équivoque. Les problèmes d’infrastructures, de sélection des joueurs, d’arbitrage, de désignation de techniciens, etc… obéissent à cette condition que certains sont bien contents de mettre en évidence, l’équilibre régional.
Nous avons enregistré à une époque pas trop lointaine la joie d’un ministre, heureux d’inaugurer une piscine dans une ville dans laquelle on était obligé de couper l’eau sur toute la zone pour remplir le bassin. Ou encore fêter un nouveau terrain en tartan alors que le gouvernorat sortait les meilleurs basketteurs depuis des générations. Nous avons constaté les conséquences.
Des conséquences qui ont ouvert la voie aux manipulations, à la prise en main et au contrôle de tous les secteurs par les agents de joueurs et de techniciens qui fourguaient des canassons à des clubs dirigés par des complices.
Donc, pour ceux qui considèrent qu’un membre fédéral est là pour servir « sa » région, le message est clair. Ce régionalisme qu’ils attisen a déjà fait trop de mal. Qu’ils arrêtent les frais.