L’attraction des investisseurs étrangers et l’établissement de partenariats entre les hommes d’affaires des pays maghrébins et africains figurent parmi les principaux axes du forum économique afro-européen pour l’investissement, qui a débuté ses travaux samedi à Hammamet.
Ce rendez-vous, organisé sous le thème « Une vision brillante pour l’avenir », rassemble des hommes d’affaires d’Algérie, de Libye, du Congo, de Côte d’Ivoire, du Cameroun, du Niger, du Togo, d’Italie, ainsi que des représentants des structures de promotion de l’investissement en Tunisie.
Maysara Al-Baroudi, président de la Chambre nationale des institutions et métiers du plâtre et trésorier général de la Fédération générale des entrepreneurs relevant de l’UTICA, a déclaré à l’agence TAP que cet événement représente une opportunité précieuse pour faire connaître les incitations à l’investissement en Tunisie et déconstruire l’idée selon laquelle il serait difficile d’y investir.
Il a souligné que la participation de l’Agence de promotion des investissements agricoles (APIA), de l’Agence de promotion de l’investissement industriel (APII), de la Haute Autorité de l’investissement et de représentants du ministère de l’Équipement, constitue une occasion stratégique pour promouvoir les avantages compétitifs qu’offre la Tunisie aux investisseurs. La séance de l’après-midi du forum sera, quant à elle, dédiée à des rencontres B2B entre les représentants des entreprises participantes, visant à explorer des opportunités de partenariat et à concrétiser des accords de coopération.
Al-Baroudi a mis l’accent sur l’importance de ce forum pour mieux informer les investisseurs étrangers des incitations disponibles, regrettant que « beaucoup d’entre eux ne soient pas suffisamment au courant des avantages et des opportunités d’investissement en Tunisie ».
Il a également évoqué les difficultés administratives rencontrées ces derniers mois par des investisseurs dans le sud de la Tunisie, notamment à Tataouine, où des projets d’usines de plâtre ont été retardés. Selon lui, ces obstacles ont été un catalyseur pour organiser ce forum, dans le but d’encourager les administrations à interagir plus positivement avec les initiatives d’investissement.
Dans ce contexte, il a salué les efforts de la présidence de la République et du gouvernement pour lever les obstacles freinant l’investissement et mettre en place des mesures facilitatrices, notamment en matière de valorisation des terres domaniales et des carrières de construction. « Ces efforts représentent une avancée majeure », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Ils marquent un tournant dans la modernisation des lois et des réglementations, longtemps attendue pour stimuler l’investissement en Tunisie. »
Concernant les ressources naturelles, Al-Baroudi a révélé que la Tunisie possède la deuxième plus grande réserve mondiale de gypse après le Canada. Les gisements s’étendent des chaînes de montagnes de Gafsa à celles de Tataouine. Cependant, ces ressources demeurent sous-exploitées, a-t-il déploré.
« Actuellement, seules trois usines tunisiennes et une usine étrangère opèrent dans le secteur. Cela ne suffit ni à satisfaire les besoins du marché local ni à répondre à la demande internationale croissante », a-t-il expliqué.
Néanmoins, Al-Baroudi s’est montré optimiste quant à l’avenir du secteur des carrières de construction, notamment grâce aux récentes mesures présidentielles. Il a annoncé la création imminente d’une entreprise citoyenne spécialisée dans l’extraction de gypse, ainsi que le lancement de trois nouvelles usines d’ici la fin de 2026.
Sur le plan des relations bilatérales entre la Tunisie et la Libye, il a révélé que quatre entreprises libyennes participantes ont exprimé leur volonté de conclure des accords avec des partenaires tunisiens pour l’approvisionnement en matériaux de construction, tels que le ciment, le gypse et les fixateurs de sol.
Al-Baroudi a également annoncé que deux accords de coopération devraient être signés lors de la deuxième journée du forum, témoignant de la volonté commune des deux pays de renforcer leurs échanges économiques et de faciliter les interactions directes avec les producteurs tunisiens.