La Tunisie se classe au premier rang en Afrique en termes de pression fiscale, principalement en raison de l’augmentation constante des dépenses budgétaires depuis 2011.
En effet, le budget de l’État, qui s’élevait à 19 milliards de dinars en 2010, atteint environ 79 milliards de dinars pour l’année 2025, selon les propos de Hatem Fathallah, expert-comptable, lors d’une rencontre médiatique organisée ce matin à Gafsa.
Cette rencontre portait sur la loi de finances 2025, ses défis et ses nouveautés, et était organisée par l’Agence de promotion des industries et de l’innovation de Gafsa, ainsi que l’Institution de formation et d’accompagnement de Gafsa (FBL).
Fathallah a expliqué que cette situation découle principalement de l’augmentation des prix et des recrutements, qui ont considérablement alourdi les budgets au cours des 15 dernières années. Cela a conduit à un déficit budgétaire croissant et à un recours accru à l’endettement, avec une dépendance marquée à l’égard des emprunts extérieurs.
L’expert a également souligné que la dette nationale dépasse actuellement 85 % du produit intérieur brut (PIB), dont 60 % correspond à des dettes extérieures. Dans ce contexte, il est impératif que l’État mobilise ses ressources internes pour alléger cette pression.
Fathallah a par ailleurs évoqué l’impact de l’économie informelle et de certaines professions qui échappent au système fiscal officiel. Ces secteurs contribuent directement à la pression fiscale exercée sur l’État. Il a insisté sur la nécessité d’intégrer l’ensemble des citoyens dans le système fiscal, en développant des programmes comme l’initiative autonome, qui vise à inclure les artisans et les professionnels non couverts par le système fiscal et social. Cette approche faciliterait leur intégration dans la sphère économique formelle, tout en contribuant à renforcer la citoyenneté fiscale et à élargir la base des contribuables, afin de réduire la charge fiscale tout en augmentant le nombre de personnes inscrites dans le système fiscal.