
C’est la première fois que le ministère de l’Education prend la décision d’interdire l’organisation de la «dakhla sport» dans des établissements éducatifs.
Le commissariat régional de l’éducation de Kairouan a, en effet, adressé une correspondance aux établissements éducatifs publics et privés de la région afin de les aviser de la décision prise par le ministère de tutelle d’interdire cette année la fameuse «dakhla sport» qu’organise chaque année les élèves du baccalauréat pour célébrer et débuter, sous de bons auspices, les épreuves nationales, en passant la toute première épreuve celle du bac sport.
La note laconique adressée aux directions des établissements n’a pas donné plus de détails sur les causes de cette interdiction.
Le ministère de l’Education craindrait-il que la dakhla s’accompagne de faits de violence à l’instar des altercations et des échauffourées qui ont eu lieu en 2018 à Jendouba entre des élèves de deux établissements éducatifs et qui causé onze blessés ou qu’elle soit plutôt politisée comme celle de la dakhla sport d’un établissement éducatif de Kairouan en 2015, au cours de laquelle une banderole géante sur laquelle était représenté le groupe terroriste de Daech a été déployée dans l’enceinte du lycée ?
La crainte du ministère pourrait être également et probablement justifiée par les rodéos qui ont lieu sur le bitume après la dakhla avec des élèves de terminale surexcités qui roulent à toute vitesse au niveau des croisements et qui n’hésitent pas à déraper dangereusement mettant leur vie et celles des autres conducteurs en danger.
Mais pourquoi Kairouan ? Pourquoi pas Tunis, Jendouba, Siliana ou Sfax ? Cette initiative qui semblerait avoir pour objectif de prévenir toute forme de dépassement ou de dérapage le jour de la dakhla sport aurait du être généralisée à toutes les régions afin que les candidats originaires du gouvernorat de Kairouan ne se sentent pas lésés par rapport à leurs autres camarades ou il aurait plutôt été préférable d’encadrer et de réglementer davantage la dakhla sport en fixant des règles à respecter (interdiction d’affichage de messages politiques, interdiction d’atteinte à la morale, respect de l’éthique et des valeurs éducatives…), sous peine pour les organisateurs d’être sanctionnés par la loi plutôt que d’interdire tout bonnement cette tradition bien ancrée au sein des établissements éducatifs et qui représente une véritable bouffée d’oxygène pour les élèves de terminal qui passe le bac.