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Financement du terrorisme : Couper les vivres au terrorisme, une riposte vitale

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L’argent est souvent décrit comme le nerf de la guerre, et lorsqu’il est mal employé, il devient le carburant du terrorisme. En luttant contre ces flux occultes, la Tunisie ne protège pas seulement son intégrité économique, sa souveraineté, mais contribue aussi à la sécurité régionale et mondiale.

La Presse — Dans un monde où les flux financiers illicites alimentent des réseaux criminels et terroristes, la Tunisie renforce son arsenal pour contrer ces menaces. Le Conseil du marché financier (CMF) a réitéré, jeudi 31 janvier, son appel aux intermédiaires en bourse et aux sociétés de gestion de portefeuilles de valeurs mobilières pour le compte de tiers, leur rappelant leur obligation de déclarer sans délai toute transaction suspecte à la Commission tunisienne des analyses financières (Ctaf) via l’application goAML.

Cette exigence, encadrée par la loi organique n°2015-26 du 7 août 2015 et amendée par la loi organique n°2019-9 du 23 janvier 2019, vise à freiner l’infiltration de capitaux d’origine douteuse dans le système financier tunisien et international.

Une menace existentielle

L’importance de cette mesure ne se limite pas à la simple régulation du marché financier. Le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme constituent une menace existentielle pour la stabilité économique et sécuritaire d’un pays. En effet, les réseaux terroristes, qu’ils opèrent en Afrique, au Moyen-Orient ou ailleurs, se financent en grande partie par des activités illicites telles que le narcotrafic, la contrebande et les trafics d’armes et d’humains. Ces sources de financement leur permettent non seulement d’entretenir leurs membres, mais aussi de recruter de nouveaux adeptes, de s’armer et de mener des attaques déstabilisatrices contre les pays et les populations.

La Tunisie, en raison de sa position géographique stratégique, est particulièrement exposée aux flux financiers suspects. Les réseaux criminels opérant en Libye, au Sahel et en Europe veulent utiliser le pays comme un carrefour financier et logistique. Assécher ces flux est donc une priorité pour les autorités nationales qui multiplient les efforts pour améliorer la traçabilité des transactions suspectes et renforcer la coopération d’abord à l’échelle nationale, ensuite internationale.

Un outil au service de la transparence et de la sécurité

Dans cette optique, l’application goAML, développée par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Onudc), se présente comme un outil clé. Elle permet une analyse approfondie des transactions et facilite la transmission des signalements aux autorités concernées. En rendant obligatoire son utilisation, la Tunisie se dote d’un moyen efficace pour contrôler les flux financiers et identifier les mouvements suspects en temps réel.

Si l’effort national est essentiel, il ne peut suffire à lui seul. La lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme repose sur une collaboration étroite avec les instances internationales et les pays partenaires. Les systèmes bancaires extraterritoriaux, les transactions en cryptomonnaies et les stratégies de dissimulation de fonds exigent une veille constante et une réaction rapide. La Tunisie, en renforçant ses mécanismes de surveillance et en coopérant avec des organismes tels que le Gafi (Groupe d’action financière), participe à ce combat global qui impacte sa stabilité.

L’expérience internationale, quelles stratégies efficaces ?

Plusieurs pays ont mis en place des dispositifs avancés pour lutter contre le blanchiment et le financement du terrorisme. Aux États-Unis, le Patriot Act impose un contrôle rigoureux des transactions bancaires suspectes et un partage d’informations entre agences gouvernementales. En Europe, la directive antiblanchiment (Amld) renforce la vigilance des institutions financières et impose des obligations strictes de transparence aux entreprises. Singapour, quant à elle, s’appuie sur une coopération public-privé efficace, permettant aux banques et aux régulateurs de partager des informations en temps réel.

Ces expériences nous montrent que la clé du succès réside dans une coordination efficace entre les acteurs financiers, les autorités publiques et les institutions internationales. La Tunisie pourrait tirer parti de ces modèles en renforçant sa coopération avec ses partenaires et en adoptant des mesures encore plus strictes pour traquer les flux illicites.

Un combat de longue haleine pour un avenir plus sûr

L’argent est souvent décrit comme le nerf de la guerre, et lorsqu’il est mal employé, il devient le carburant du terrorisme. En luttant contre ces flux occultes, la Tunisie ne protège pas seulement son intégrité économique, sa souveraineté, mais contribue aussi à la sécurité régionale et mondiale.

Cet engagement exige donc de la vigilance, une coopération sans faille et une adaptation constante aux nouvelles menaces financières. Ce combat n’est pas seulement celui des institutions, mais celui de toute une nation déterminée à éradiquer les financements occultes qui alimentent le chaos. Les expériences à travers le monde, hélas nombreuses, montrent combien ces financements occultes liés au terrorisme peuvent saper la stabilité d’un pays et compromettre son avenir.

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