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Une étude réalisée par Brand Vision, spécialisée dans l’analyse des tendances économiques et des marques mondiales, a mis en lumière les huit économies les pires de 2025. Bien que la Tunisie ne figure pas parmi ces pays, une majorité d’entre eux sont confrontés à des crises profondes et multiformes.
Le rapport de Brand Vision place la Syrie en tête de ce classement des économies les plus dégradées. Suivent, dans l’ordre, le Soudan, le Yémen, le Venezuela, le Liban, Haïti, l’Afghanistan et l’Argentine. Parmi ces pays, quatre sont arabes : la Syrie, le Soudan, le Yémen et le Liban. Cette forte représentation des nations arabes (50 % des pays listés) met en évidence les défis régionaux persistants.
Selon le rapport, les principales causes de ces dégradations économiques sont multiples : les conflits armés, une mauvaise gestion économique, l’effondrement des infrastructures et la dépendance excessive aux matières premières, principalement le pétrole. Ces facteurs ont engendré des crises financières majeures, des inflations galopantes et un appauvrissement généralisé des populations.
Le rapport souligne également l’impact dévastateur des guerres civiles, comme celles que traversent la Syrie, le Soudan et le Yémen, où la destruction des infrastructures et l’effondrement du tissu économique ont conduit à une dégradation sans précédent des conditions de vie. Des pays comme le Venezuela et Haïti, marqués par une forte instabilité politique et économique, subissent quant à eux les conséquences d’une mauvaise gestion et de sanctions internationales qui exacerbent leur situation.
Le cas de la Syrie est emblématique de cette dégradation. Depuis le début de la guerre civile en 2011, le pays n’a cessé de s’enfoncer dans la crise. En quatorze ans, le PIB syrien a chuté de 64 %, tandis que la lira syrienne a perdu près de deux tiers de sa valeur, entraînant une inflation galopante et une grave pénurie de produits de première nécessité. La situation reste désastreuse, avec une grande partie de la population vivant sous le seuil de pauvreté et des millions de Syriens déplacés.
Le Soudan et le Yémen, également plongés dans des conflits internes prolongés, affichent des chiffres alarmants. Le Soudan a enregistré une contraction du PIB de 37,5 % en 2023, conséquence directe des combats entre factions militaires. De son côté, le Yémen a vu son PIB s’effondrer de plus de 50 % depuis 2015, avec des millions de personnes exposées à la faim, dans une situation qui semble sans issue.
Le Venezuela traverse une crise économique majeure, en grande partie causée par une mauvaise gestion des ressources naturelles, notamment le pétrole, et par des sanctions internationales sévères. Entre 2013 et 2023, le PIB du pays a chuté de 70 %, tandis que l’inflation a atteint des sommets vertigineux. Bien que la situation se soit légèrement améliorée en 2023 et 2024 grâce à une augmentation de la production pétrolière, le pays demeure extrêmement fragile.
Quant au Liban, il a connu un effondrement dramatique de son économie depuis 2019, perdant plus de 50 % de son PIB. La dévaluation de la livre libanaise et l’effondrement du secteur bancaire ont plongé la population dans une pauvreté extrême, accompagnée d’une hausse alarmante de la faim et du chômage.
Haïti et l’Afghanistan souffrent de l’absence d’institutions solides, de la corruption et de l’instabilité. En Haïti, l’économie a connu six années consécutives de récession jusqu’en 2024, avec des taux de pauvreté extrêmes et une inflation supérieure à 49 %. En Afghanistan, après la prise de pouvoir par les talibans, l’économie a contracté de 20 à 30 %, et le taux de pauvreté dépasse les 90 %.
Enfin, l’Argentine figure dans ce top 8 en raison de la mauvaise gestion de son économie, avec un taux d’inflation de 211 % en 2023 et une dette publique colossale. Toutefois, des réformes radicales pourraient permettre au pays de redresser son économie à moyen terme, bien que les perspectives demeurent floues.
Bien que la Tunisie fasse face à des défis économiques significatifs, elle ne figure pas parmi les huit économies les pires. Si le pays doit encore résoudre des problèmes structurels comme le chômage élevé et une dette publique croissante, il a su éviter une situation aussi catastrophique que celles des pays mentionnés. Les autorités tunisiennes doivent néanmoins redoubler d’efforts pour stimuler la croissance, lutter contre la corruption et attirer des investissements étrangers afin d’assurer une stabilité durable à long terme.
La Presse