
La baisse des prix ne relève pas uniquement d’une décision commerciale. Elle s’inscrit dans un programme gouvernemental plus large destiné à stabiliser le marché durant le Ramadan 2025.
Les prix des produits de grande consommation, particulièrement dans le segment alimentaire, connaissent, depuis des années, une hausse significative. Les différentes mesures lancées par le gouvernement n’ont pas réussi à freiner le galop des prix de certains produits. Cette hausse a suscité des préoccupations quant à l’impact sur le pouvoir d’achat des citoyens. L’évolution des prix à la consommation est un indicateur important du niveau de vie des citoyens et de la stabilité économique d’un pays. Face à la persistance d’un coût de vie assez élevé, le gouvernement a tenté d’atténuer la situation en misant sur une série de mesures de soutien. Et comme chaque année, il est question de stabiliser les prix et endiguer les pratiques spéculatives qui pourraient faire grimper les coûts des produits de base.
En anticipant les besoins du mois de Ramadan, le gouvernement prend des mesures proactives pour assurer l’approvisionnement et la stabilité des prix. Cette action vise à alléger les dépenses des ménages dans un contexte où la consommation augmente significativement pendant le mois sacré. Elle s’inscrit dans un effort plus large des autorités pour lutter contre la spéculation et assurer une offre suffisante sur l’ensemble du territoire. Une démarche permettant de toucher aussi un plus grand nombre de consommateurs, notamment dans les zones où l’accès aux produits alimentaires à prix réduits reste limité.
Gel des prix
Les prévisions du ministère du Commerce et du Développement des exportations tablent sur la poursuite du rythme descendant du taux d’inflation au cours des mois de février et mars 2025, outre des baisses des prix des produits de consommation sensibles avec le mois saint de Ramadan.
Notons que le taux d’inflation a régressé au cours du mois de janvier 2025 aux alentours de 6 %, contre 6,2% au cours du mois de décembre dernier et 7,8 % au cours du même mois de l’année dernière.
Le ministère a décidé, en effet, de geler les augmentations des prix des produits encadrés et la rationalisation de la hausse ou le gel des prix des produits libres et la possibilité de prolonger la période des soldes d’hiver jusqu’à mi-mars 2025, ainsi que la programmation de réductions exceptionnelles, et ce, en coordination avec les professionnels sur les prix des vêtements de l’Aïd.
Le ministère du Commerce a décidé, également, de fixer les prix de vente maximums des viandes bovines importées frigorifiées à 35,5 dinars, 32 dinars et 25,5 dinars le kg et des viandes ovines importées à 38,2 dinars le kg, outre le recours à des prix compétitifs des viandes locales dans les points de vente de la société Ellouhoum (34,5 dinars le kg des viandes bovines et 42 dinars le kg des viandes ovines) et l’adoption de promotions volontairement sur les viandes locales par la profession.
Par ailleurs, le département du Commerce a affirmé sa contribution à la mise en place des points de vente du producteur au consommateur dans les différents gouvernorats du pays. outre l’opération qui consiste à programmer des offres commerciales spéciales (réductions) dans les grandes et moyennes surfaces pour le mois de Ramadan.
Cette baisse des prix ne relève pas uniquement d’une décision commerciale. Elle s’inscrit dans un programme gouvernemental plus large destiné à stabiliser le marché durant le Ramadan 2025.
La question de la stabilité des prix de certains produits de base est traitée fréquemment par le ministère de tutelle en déployant des efforts considérables pour lutter contre les dépassements et les pratiques illicites à même de nuire à l’intérêt public et aux droits du consommateur, maintenir la veille et le suivi pour prévenir et remédier à toute insuffisance d’approvisionnement pouvant être relevée au niveau national ou régional.
L’envolée des prix des produits de large consommation a toujours inquiété le consommateur. Les consommateurs se trouvent toujours au cœur d’un véritable tourbillon à cause de la hausse des prix des produits de première nécessité, qui exige impérativement l’intensification des systèmes d’alerte et de contrôle.
Les prix des légumes, des fruits, des viandes et des produits frais dépassent tous les records. Ils sont toujours chers et restent hors de portée pour beaucoup de citoyens aux revenus faibles, durement touchés par l’envolée des prix.
Effet inflationniste
L’effet inflationniste n’est pas sans conséquence. Avec la détérioration du pouvoir d’achat des citoyens, les économistes relèvent la nécessité de maintenir, en cette conjoncture économique difficile, les soutiens des prix par l’Etat ainsi que l’ensemble des transferts sociaux afin de préserver la cohésion sociale dans le pays. Une remise à plat de cette question centrale (inflation/hausse des prix) est inéluctable aujourd’hui. A l’instar du reste du monde, la Tunisie fait face à une crise du coût de la vie du fait de facteurs endogènes (macroéconomiques, structurels et naturels) et de facteurs exogènes (inflation mondiale et chocs externes énergétiques et alimentaires).
L’inflation des prix des produits alimentaires est due essentiellement aux circonstances économiques qu’a connues le monde entier depuis 2020 suite à la pandémie du Covid-19 et à la guerre en Ukraine, ces circonstances ont causé une crise économique qui a touché tant de pays même les plus riches avec une hausse considérable des prix des produits de première nécessité tels que les céréales, les huiles végétales et les produits d’alimentation animale.
L’inflation nuit à tous les intervenants dans le secteur économique y compris les professionnels, et si elle devient durable, elle diminue la marge bénéficiaire des producteurs et des commerçants, avec la détérioration du pouvoir d’achat et la régression de la demande, les professionnels doivent grignoter sur leurs marges bénéficiaires pour garder les prix de vente abordables pour un consommateur épuisé par l’inflation. Le renforcement du contrôle économique n’est pas la seule solution pour la situation actuelle, une situation de crise causée par les circonstances économiques mondiales.
L’Etat doit bel et bien contrôler le marché ainsi que les prix des produits stratégiques, les règles de santé et de sécurité du consommateur, par le biais des mécanismes de contrôle des frontières, les cahiers des charges, les normes de qualité et par l’assurance de la concurrence loyale.