
Le débat avec le ministre du Commerce a relevé que le monopole et la spéculation demeurent un défi majeur pour l’Etat afin de réguler au mieux le marché. Alors que la situation de l’approvisionnement semble bien améliorée, certains membres du Conseil ont déploré les pénuries, notamment des produits de base et autres subventionnés comme le café, le sucre, le riz, l’huile végétale, etc. Des solutions ont été proposées pour mieux orienter les subventions et toucher ainsi les couches les plus vulnérables.
Le ministre du Commerce et du Développement des exportations, Samir Abid, a été invité mardi à une séance de dialogue organisée par le Conseil national des régions et des districts à son siège, au Bardo. Le ministre, accompagné d’une délégation de son département, a procédé à une présentation des grands axes de travail du ministère et des institutions rattachées.
Son intervention a été centrée sur les efforts du ministère pour assurer l’approvisionnement en différents produits notamment le sucre, le café, le riz, la farine, et autres produits de base et subventionnés, outre ceux dont la consommation devrait augmenter en ce mois saint. Aussi, le ministre a-t-il présenté la situation en matière d’ajustement des prix, tenant en compte le pouvoir d’achat des citoyens.
Programme spécifique pour le pic de consommation au mois saint
Samir Abid a indiqué que la situation générale de l’approvisionnement en divers produits agricoles est caractérisée par la stabilité car des quantités importantes de produits à consommer comme les pommes de terre, les tomates, le poivron, et autres légumes, ainsi que les dattes sont suffisamment disponibles dans les différents espaces de vente. De même pour la viande rouge et blanche, les œufs, le café, le sucre, le lait et le riz, C’est que, d’après lui, le ministère a procédé à la création de stocks de ces produits, en réponse à la consommation croissante prévue notamment pendant le mois de Ramadan.
En dépit de tous les efforts du département du Commerce, et notamment de révision des prix et des contrôles économiques dans les divers espaces, la majorité des membres du Conseil national des régions et des districts présents ont critiqué la hausse excessive de certains prix de produits dont des denrées de première nécessité, relatant le calvaire financier du citoyen lambda.
Le ministre a expliqué que pour effectuer cette régulation du marché, des quantités supplémentaires de viande rouge surgelée ont été injectées pour pouvoir ajuster les différents prix compte tenu du pouvoir d’achat du citoyen. Dans cette perspective, le chef du département du Commerce a indiqué que le ministère travaillait depuis un moment sur un programme spécifique pour assurer un contrôle des prix plus efficace, et ce par le biais de nouvelles mesures visant essentiellement à déterminer les marges bénéficiaires pour les légumes et la volaille, distribuer la viande de volaille à différents prix et déterminer les remises exceptionnelles sur les vêtements, et autres produits.
Contrôle renforcé
Il a souligné que le ministère a mis en œuvre un programme de contrôle spécifique pour le mois de Ramadan en coordination avec toutes les parties prenantes en se concentrant sur les différentes étapes de la production, au stockage et aux circuits de distribution. Abid a souligné les efforts fournis par les différents départements du ministère pour assurer la distribution de certains produits, notamment durant des périodes de pic de consommation.
Il a rappelé que le département distribue chaque semaine 500 tonnes de café, et à l’occasion de Ramadan, une quantité supplémentaire de 150 tonnes a été aussi assurée.
Concernant le renforcement des ressources humaines et logistique des départements régionaux du commerce et du développement des exportations, le ministre a déclaré qu’au départ, 100 inspecteurs du contrôle économique seront nommés et affectés aux départements connaissant une pénurie, et un budget a été alloué pour assurer la logistique et le déplacement de ces contrôleurs.
Pénuries et hausse des prix
Pour leur part, les membres du Cnrd ont, lors de leurs interventions, insisté sur le manque enregistré dans la distribution de certains produits de consommation, outre certaines pénuries qui persistent. Aussi, l’accent a-t-il été mis sur la hausse des prix de certains produits, en particulier la viande rouge.
Ils ont souligné la nécessité de renforcer le contrôle économique dans tous les circuits de distribution et aux différents niveaux de la chaîne de distribution, faisant remarquer le manque en nombre de campagnes et de visites qu’effectuent les agents du contrôle économique, notamment dans les marchés populaires.
Quant aux points de vente «Du producteur au consommateur», décidés lors du mois saint, certains députés ont critiqué l’éloignement de ces points des zones populaires qui en ont le plus besoin. Ils ont aussi relevé la question des prix dans ces espaces, indiquant qu’ils sont assez chers par rapport au pouvoir d’achat du Tunisien de la classe moyenne.
Entre autres réponses aux questions des membres du Cnrd, le ministre a souligné que le ministère collabore avec d’autres parties prenantes dont des structures d’autres ministères, et c’est à travers cette coordination que plusieurs actions du ministère sont effectuées, soulignant la volonté permanente d’améliorer les approches et les techniques de travail pour aboutir à de meilleurs résultats.