
La Tunisie a célébré hier la Journée internationale de la femme. Cet événement, annuellement renouvelé, ne fait qu’ancrer davantage la confiance en le mérite de la femme en tant que vecteur crucial dans la dynamique socioéconomique et développementale; une conviction qui prouve, au fil des décennies, la pertinence d’une mentalité pro-égalitaire de genre et ce, en dépit de moult injustices culturelles récalcitrantes…
Mue par des ambitions amplement légitimes de s’imposer en tant que partenaire incontournable au développement, la femme tunisienne n’hésite pas à tenter sa chance, en frappant à toutes les portes de l’excellence. Déterminée à améliorer son potentiel intellectuel, elle gravit les échelons du Savoir en décrochant les diplômes les plus honorables et en intégrant les domaines les plus rudes, réservés jadis, à la gent masculine.
Un financement sur mesure
Cependant, pour celles qui n’ont pas, forcément, opté pour des parcours tracés au millimètre près, les idées ne manquent pas pour concevoir des projets et créer de très petites entreprises (TPE) ou des petites et moyennes entreprises (PME). L’entrepreneuriat féminin et l’investissement des compétences féminines pour la création de projets à même d’améliorer leurs conditions socioéconomiques, de leur apporter — ainsi que leurs familles — une meilleure stabilité financière et de leur ouvrir de nouveaux horizons a été, depuis 2022, le cheval de bataille sur lequel parie l’Etat à travers, entre autres, l’instauration du Programme national de l’entreprenariat féminin et de l’investissement «Raidet».
L’objectif étant de permettre aux femmes désireuses de s’installer à leur propre compte et de créer des projets susceptibles de répondre aux besoins socioéconomiques et développementaux de leurs milieux respectifs, de concrétiser leur rêve en leur octroyant des crédits pouvant aller jusqu’à 300 mille dinars.
Pour la femme, la communauté, l’employabilité
Il faut dire que le programme «Raidet», qui est piloté par le ministère de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Personnes âgées, a été concocté depuis 2016. Sa genèse, qui avait duré plus de trois ans, anticipait sur l’élaboration d’un mécanisme de financement d’exception, destiné essentiellement aux femmes. Les crédits sont alloués suite à l’étude des projets admis, avec notamment une prédilection pour les projets innovants et ceux répondant aux besoins de la communauté spécifique à chaque région et à chaque milieu.
Aussi les secteurs d’activité ont-ils pour finalité de renforcer l’offre dans les domaines prioritaires. Le milieu rural, par exemple, connaît une recrudescence des projets féminins axés sur l’élevage, la fabrication des fromages, l’apiculture, les tissages, la poterie, la valorisation des produits de terroir, etc. D’autres projets s’alignent, également, parmi ceux prioritaires, notamment les établissements de prime enfance, les centres d’esthétique, les ateliers de couture, etc.
En bref, les projets financés par le programme «Raidet» visent, non seulement, la consolidation de l’entrepreneuriat féminin et la dynamisation de l’investissement, mais aussi le développement d’une vision inclusive, permettant une meilleure exploitation et du potentiel féminin et du potentiel régional. Et pour preuve, et d’après les dernières statistiques portant sur «Raidet», depuis sa mise en œuvre en 2022, le programme a contribué à la création de 5487 projets féminins et ce, grâce à une enveloppe de 54,6MD (54.661.789 dinars ). Ces projets ont permis de créer pas moins de 9.005 postes d’emploi.
Il est clair que le pari sur la détermination et le mérite des femmes entrepreneures porte ses fruits. Le programme «Raidet» continue ; l’engagement féminin pour le développement socioéconomique aussi !