
Ce n’est pas la première fois et ce ne sera pas la dernière. La douane a saisi aux ports de Radès, Sousse et Sfax une très grande quantité de jouets.
Avec les jouets, il y a presque toujours à cette époque de l’année des… pétards dont une importante cargaison a été saisie dernièrement. C’est cyclique et ceux qui veillent sur nos frontières sont en éveil. Ils savent que l’on essaiera de les prendre en défaut et comme il y a de l’argent à gagner, tous les moyens sont bons.
Reste à se demander les raisons qui mobilisent les autorités face à cette importation ou tentative d’introduction de produits ou marchandises ne répondant pas aux conditions de sécurité et sanitaires.
Les jouets sont en principe destinés aux enfants.
L’enfant a besoin de jouer. S’il n’a pas de jouet, il en crée.
Un jouet est une source de plaisir pour un enfant qui s’y attache, au point de voir se créer une complicité difficile à rompre.
Par sa couleur, sa texture, les sons qu’il produit, le jouet permet d’apprendre la coexistence, de découvrir l’autre, de stimuler l’imagination en créant des jeux où le jouet et l’enfant se partagent les rôles.
Cela signifie qu’un jouet est important. Il faut savoir le choisir. Proposer par exemple une voiture ou un robot vaut mieux, beaucoup mieux qu’offrir un pistolet ou une mitrailleuse.
Bon à savoir, les premiers jouets créés par l’humanité ont été retrouvés en Afrique et dateraient de l’âge de la pierre. «Ce sont des poupées qui auraient servi à divertir les plus petits, mais également à transmettre certaines notions de base en médecine aux générations futures. Des jouets et des jeux ont été découverts dans des tombes d’enfants. Ils ont été décrits dans certains écrits de nos plus anciennes littératures. Les premiers jouets sont fabriqués à partir de matériaux trouvés dans la nature, comme des roches, des bâtons et de l’argile».
Dans tous les pays du monde, une législation rigoureuse encadre ce genre d’acquisition. C’est ainsi que la mobilisation est totale pour les laboratoires qui se chargent de tout analyser. La matière avec laquelle le jouet est fabriqué, le degré de résistance des fils, poils, boutons, yeux, oreilles, dents, la teneur des colorants employés, les tissus utilisés, tout y passe. Pour la bonne raison que le bébé ou l’enfant met avant tout ce jouet dans la bouche. Il risque de s’étouffer et de bloquer ses voies respiratoires.
Il le moleste et lui fait subir un traitement duquel il doit rester stable. Un œil avalé, des colorants cancérigènes, des griffes qui blessent, un fil électrique qui provoque une étincelle, etc., et c’est le drame.
Cette argumentation nous semble suffisante pour expliquer, même de manière schématique, les raisons de ces contrôles rigoureux.
Les grands importateurs exigent du producteur toutes les analyses et les conclusions de laboratoires agréés, pour effectuer leurs acquisitions, tout en confiant aux autorités qui veillent sur ces conditions incontournables des spécimens que l’on a examinés sous toutes les coutures, avant d’agréer toute l’opération commerciale.
Ce n’est donc pas une question qui se limite à des droits de douanes ou autres contingences du même genre. Il y a une menace pour la santé de nos enfants et rien n’est plus important que cette exigence qui relègue toutes les autres au second rang.
Les «fouchics», ces sacrés pétards pour fêter l’Aïd, combien de fois ont-ils été la cause de perte de bébés ? Posez la question à ceux qui ont perdu leurs bébés et même la possibilité d’en avoir d’autres. Lancés par des gamins à tour de bras pour rire et se marrer, ils se transforment en un danger mortel.
En 2013, un gamin n’a pas trouvé mieux que de lancer un pétard vers la voiture de….. son père qui a perdu le contrôle du véhicule et est allé droit contre un arbre qui bordait la rue. Il aurait pu tuer un passant.
C’est dire que ceux qui importent ces jouets de mauvaise qualité et ces «engins» de…. mort ne devraient pas ignorer les répercussions de ces opérations commerciales, obéissant strictement à des conditions bien connues ou tout simplement interdites en raison du danger que cela représente. Cela suppose que nous trouvons sur le marché des jouets réellement fabriqués par des industriels parfaitement sensibilisés par les conditions de sécurité requises et qui veillent à leur réputation.
La contrefaçon joue à plein dans ce domaine et des jouets d’imitation arborent les noms des grandes marques, surtout pour ceux destinés aux filles.
Ces derniers temps, nous relevons la recrudescence de jouets confectionnés avec du plastique à l’origine douteuse, à base de déchets ramassés n’importe où colorés et embellis par des spécialistes du camouflage, à un prix défiant toute concurrence.
Les statistiques affichent que 90 % des jouets sont ou contiennent du plastique, ce qui pose un problème écologique.
Il y a des pays qui ne sont pas très regardants et qui tolèrent tout. La Tunisie a dépassé ce cap et les jouets, même s’ils sont utiles, incontournables, nécessaires pour les enfants, il y a des conditions à respecter au préalable. Les importateurs devraient connaître ces conditions et le fait d’y déroger est inacceptable. Dont acte.