
De nouveau à la barre, Trabelsi doit savoir composer et s’adapter à l’héritage trouvé avant de se lancer.
Douze ans après avoir quitté le poste de sélectionneur de l’équipe de Tunisie, Sami Trabelsi est de retour. Homme pragmatique, il a sans doute pesé le pour et le contre d’une telle épreuve avant de donner son accord. Il a trouvé le challenge à relever intéressant et le projet motivant.
Le destin, qui lui a tourné le dos lors de sa dernière aventure en sélection avec une sortie douloureuse dès le premier tour de la CAN 2013 en Afrique du Sud, lui offre une occasion de prendre sa revanche sur ce mauvais sort et de marquer l’histoire en réussissant une qualification au Mondial qui l’enrichira.
Il n’a pas donc réfléchi deux fois avant de dire de nouveau oui à la sélection. Surtout que le coup est jouable avec la moitié du chemin des éliminatoires qui a été parcourue, sans lui, avec succès. Lors des 4 premières journées, la Tunisie est parvenue à engranger 10 points avec 3 victoires et un match nul. Le succès rapporté de l’extérieur sur le Malawi et le nul arraché aux Namibiens dans leur arène, avec la large victoire par 4 buts à 0 sur le cendrillon du Groupe Sao Tomé- et – Principe et les trois points empochés contre la Guinée équatoriale, ont rendu la mission possible.
Il n’a qu’à parvenir à bien négocier le virage important dans ce parcours en ramenant les trois points de Monrovia. Une bonne performance qui nous fera garder la tête de ce groupe H, avant d’avoir à en découdre avec le Malawi à Radès lundi prochain. Sami Trabelsi sent déjà les affinités de ce projet. Il est très excité par cet objectif, mais il mesure en même temps la lourde responsabilité qu’il assume
Ne pas trop bousculer
Pas question pour autant de se précipiter et de tomber dans un excès d’optimisme pour imposer une nouvelle philosophie de jeu. Sami Trabelsi arrive dans un groupe de joueurs qu’il ne connaît pas tous. Ce sera à lui de s’adapter pour le moment aux qualités de ses joueurs, à leurs profils, aux registres dans lesquels ils peuvent donner le meilleur d’eux – mêmes et à l’identité du jeu de l’équipe. Il ne peut pas leur imposer d’entrée un style de jeu qui ne leur sied pas.
C’est vrai qu’il aura à mettre son empreinte sur le jeu, mais il le fera dans la durée et pas tout de suite.
Ces deux matches du mois de mars contre le Libéria et le Malawi sont deux matches-couperets même s’il restera d’ici le 13 octobre prochain, quatre autres dures épreuves à passer. Dans ce groupe dont il a hérité, il y a une ossature et une dynamique à ne pas casser. Sami Trabelsi a, sans aucun doute, beaucoup mûri en douze ans d’éloignement et remis de l’ordre dans ses idées et dans sa manière de gérer.
C’est sur cette maturité et remise en question avec le temps qu’il doit s’appuyer pour faire une bonne entame de mission. Son objectif ultime reste ce billet cher pour le Mondial qui représente une question de survie sportive et financière pour notre football.