Accueil Sport En marge des décisions de la LNFP : Les ravages de l’article 53 du Code disciplinaire

En marge des décisions de la LNFP : Les ravages de l’article 53 du Code disciplinaire

Amendes non acquittées ou payées après les délais ont donné lieu à des victoires sur le tapis qui ont chambardé le haut comme le bas du classement. Le mérite sportif a été relégué au tout dernier plan. 

Nous avons été les premiers (pour ne pas dire les seuls) à attirer l’attention dans ces mêmes colonnes que laisser des dossiers aussi  brûlants que les réclamations  traîner sur la table des commissions de la Ligue durant des mois pourrait avoir de graves répercussions et susciter  des protestations assez virulentes, une fois les verdicts tardifs annoncés.

Des décisions de ce genre et de cette importance doivent être prises dans un délai raisonnable, pas très long pour ne pas bouleverser et influencer le classement. La Ligue de football a joué avec le feu et c’est tout à fait normal que, de partout, on tire sur elle à boulets rouges après les verdicts en cascade rendus pêle-mêle sur plusieurs dossiers et qui ont bouleversé le classement du championnat 

Le CA et l’USBG, grands bénéficiaires   

Le Club Africain a obtenu sur le tapis les deux points qui l’ont propulsé à la seconde place avec 52 points aux dépens de l’USBG grâce à l’article 53 du Code disciplinaire (présence du dirigeant de Ben Guerdane Aymen Chandoul dans les abords immédiats de l’aire de jeu lors du match CA / USBG sans s’être acquitté de l’amende qui lui a été infligée). Cette même USBG a récupéré le point du nul qu’elle a remporté sur le terrain en obtenant gain de cause dans sa réclamation contre l’AS Soliman et en s’octroyant trois points précieux qui ont été déduits du capital points de son adversaire qui l’a battue à Ben Guerdane par 1 but à 0. De la 13e place avec 21 points, les «Jaune et Noir» ont grimpé à la 11e place avec 23 points qui accentuent leurs chances de maintien.

L’AS Soliman grand perdant  

Ce même article 53 du Code disciplinaire a fait une victime : l’ASSoliman. L’équipe de Mohamed Tlemçani a perdu sur le tapis ses deux matches contre l’ASG ( 1 à 1 ) et l’USBG ( succès par 1 à 0 ). Les quatre points qui  lui ont été retirés l’ont reléguée de la 11e place avec 23 points à la 15e avec 19 points. On comprend toute la fureur de son président Amine Libirso qui brandit la menace de porter l’affaire jusqu’au TAS si cette décision jugée « scandaleuse» n’est pas cassée en appel. Mais il faut reconnaître qu’il aurait pu et même dû ne pas tomber dans le piège de ce même article 53 en payant dans les délais l’amende de 7.000 dinars infligée à l’un de ses dirigeants suspendu avant de reprendre sa place sur l’aire du jeu et dans ses abords immédiats. Il ne peut pas se dégager de la responsabilité de cette imprudence qui a coûté 4 points de retirés à l’ASS. 

Le cas Youssef Blaili   

Le geste «impudique et obscène» de l’incorrigible joueur «sang et or» est passible selon le paragraphe A du Tableau C des sanctions de deux matches fermes et a une amende de 5.000 DT. Le Bureau de la Ligue s’est appuyé sur le fait que ce comportement du joueur incriminé n’a pas été signalé ni sur la feuille de match JSO / EST  ni relaté dans les rapports des officiels présents (commissaire de match et délégués de la FTF) pour prendre à son encontre la sanction appropriée.

Il s’est contenté de convoquer le joueur pour l’auditionner ultérieurement en vertu des articles 5 et 6 du chapitre 2 ( enquêtes et auditions ), mais de l’aveu même du porte-parole officiel de la Ligue, Mohamed Mokrani, ce joueur ne sera pas dans tous les cas de figure sanctionné pour une raison à ses yeux bien simple, mais pour d’autres  « absurdes» :  «il y a eu d’autres antécédents en gestes de même nature non signalés sur la feuille de match qui n’ont pas été sanctionnés .» , avant d’ajouter que « tous les joueurs et toutes les équipes doivent donc être mis « sur un pied d’égalité devant la non-sanction de tels actes odieux rapportés uniquement par des images télévisées ou enregistrements vidéo».

En suivant ce raisonnement, si les arbitres et les officiels continuent à fermer les yeux sur de tels « gestes impudiques et obscènes», aucune sanction ne sera prise jusqu’à la fin de la  saison et avant que les textes ne soient amendés. 

Sanction  allégée pour Maher Kanzari  

Les déclarations sulfureuses jugées «outrageantes à l’éthique sportive et à l’image de la Fédération» de la part de Maher Kanzari,  Hamed Mbarek et Ahmed Mâazoun, ont été lourdement sanctionnées. Mais si l’amende de 15.000 DT a été assortie de quatre matches d’interdiction de banc pour Hamed Mbarek et Ahmed Mâazoun, on s’est contenté de l’amende pour l’entraîneur Maher Kanzari et on lui a évité les quatre matches d’interdiction de banc.

Sous prétexte que le paragraphe A de l’article 57 du Code disciplinaire stipule que la sanction complémentaire de quatre  matches d’interdiction de banc ne concerne que « le corps dirigeant!».  Or, l’entraîneur est une partie de ce corps dirigeant comme le définit le préambule du Tableau B des sanctions et  l’article 46, entre autres, qui expliquent et précisent bien  entre parenthèses ( administratif, technique, médical ou tout autre dirigeant) .

Maher Kanzari aurait donc bénéficié d’une « faveur»  jugée contraire aux règlements qui a déjà commencé à faire couler beaucoup d’encre rien que parce que cet entraîneur n’est plus aujourd’hui sur le banc du ST, mais sur le banc de l’Espérance. Au lieu de baisser la tension et d’apaiser le climat, les décisions annoncées lundi vont, au contraire, mettre plus d’huile sur le feu au risque «d’embraser» l’ambiance déjà surchauffée en championnat. 

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