
Après la belle victoire à Monrovia, Sami Trabelsi et ses joueurs peuvent se rassurer. C’était une étape déterminante pour se frayer un chemin vers le mondial.
Certes, ce match de la Tunisie contre le Libéria n’était pas un match-couperet pour la qualification au Mondial 2026, mais c’était une épreuve-clef pour accentuer les chances d’obtenir une 7e participation à une phase finale de Coupe du monde. Sami Trabelsi avait le choix de chercher à assurer le strict minimum qui est le point du nul ou d’opter pour l’audace afin de réussir l’idéal qui est la victoire. Le fait d’avoir choisi la deuxième option lui a permis de rentrer de Monrovia avec les trois points qui valent de l’or dans cette phase éliminatoire.
Une bonne entame de mission pour le nouveau sélectionneur de l’équipe de Tunisie qui restera comme un souvenir marquant de sa carrière d’entraîneur. Bien que les conditions de rassemblement des 26 convoqués n’aient pas été parfaites, avec un temps insuffisant pour peaufiner les automatismes et travailler les repères collectifs, Sami Trabelsi est parvenu à surmonter ces deux handicaps en mettant tout son cœur pour transmettre à ses joueurs de l’énergie et de l’ambition pour gagner. Même s’il ne pouvait pas mettre tout son groupe dans le même état de forme physiquement, il a su faire un bon casting de joueurs au départ et en de fin de rencontre pour sauvegarder le précieux succès. Tactiquement, le coup a été bien joué et bien récompensé.
Sami Trabelsi n’a as essayé de mettre son empreinte d’entrée et de tout changer dans l’identité de jeu qu’il a héritée. Il a juste ajouté une petite touche offensive à une stratégie bâtie des années durant sur le principe d’une bonne animation défensive.
La nouveauté constatée dans ce match est une amélioration dans l’attaque rapide et les transitions défense-attaque, avec plus de vitesse dans la relance et plus de profondeur dans le jeu.
But décisif d’entrée
Le chemin du but du gardien du Liberia, Tommy Songo’s, a été ainsi trouvé dès la quatrième minute de jeu par Hamza Mastouri suite à un bon travail d’approche sur le flanc gauche de Hannibal Mejbri et à une dernière passe bien ajustée par Ali Abdi. En surgissant au premier poteau et en concluant parfaitement cette première action, Hamza Mastouri a donné le premier indice rassurant qu’il pourrait être ce renard de la surface de réparation et cet avant-centre classique qui avait pendant longtemps manqué à la sélection. C’est toujours lui qui a été dans le bon timing et endroit pour inscrire un deuxième but qui aurait tué très tôt la partie, malheureusement raté pour une frappe pas bien croisée et pas très appuyée. Deux buts à zéro dès le premier quart d’heure, ça aurait pu être le scénario idéal.
Ce temps fort de l’équipe de Tunisie a donné lieu à une grande riposte de l’équipe du Libéria qui s’est remise du choc du but encaissé d’emblée. Il faut reconnaître qu’elle a eu trois fois l’occasion de remonter ce handicap, mais heureusement qu’il y avait dans les buts tunisiens un Aymen Dahmen des grands jours. Sa première qualité de dernier rempart est d’avoir su garder son calme dans la période d’euphorie de l’attaque de nos adversaires. Son deuxième point fort dans ces moments chauds est d’avoir pu anéantir à lui seul leurs redoutables assauts. Avec trois parades superbes sur des tirs à bout portant, il a réussi le grand exploit dans des situations où on le croyait battu.
Une bonne deuxième période sur le plan tactique
Sami Trabelsi, qui a pressenti le fléchissement physique de son groupe après les premières quarante-cinq minutes, a su, en outre, bien gérer la seconde mi-temps. Un bloc plus bas pour moins d’efforts à fournir et une concentration et vigilance extrêmes surtout sur les balles arrêtées. Il a laissé la possession et le monopole du jeu à l’adversaire, mais avec une défense en béton et une paire centrale, Dylan Broon- Montasser Talbi, intraitable dans les duels aériens et un Anis Ben Slimane dans un rôle de deuxième sentinelle avec Aissa Laidouni, Divine Teah, Bryant Farkarlun et leurs coéquipiers ont fini par abdiquer et se résigner. Leurs derniers coups de rein n’ont pas été tranchants. La gestion de la dernière demi -heure de jeu par Sami Trabelsi a été exemplaire avec des changements successifs poste par poste, bien étudiés pour ne pas toucher à l’équilibre du bloc défensif et pour donner de la fraîcheur au milieu de terrain avec l’incorporation de Mohamed Ali Ben Romdhane d’abord puis de Ferjani Sassi et de Nader Ghandri et le duo offensif Elyes Achouri-Saifeddine Jaziri.
La fin du match a été moins orageuse et moins dangereuse pour les Aigles de Carthage, maîtres de leur surface et décidés à protéger dans les dernières minutes ce succès en or. Cinq matches sans encaisser le moindre but, ça prouve bien que le point fort de l’équipe de Tunisie reste toujours ce solide socle défensif sur lequel elle compte pour sortir indemne des déplacements les plus périlleux.