
Fonds durables en Europe Soutien aux énergies fossiles
Selon une étude relayée par « Handelsblatt », plus d’un tiers des fonds d’investissement axés sur le développement durable en Europe continuent de diriger leurs investissements vers des entreprises actives dans les énergies fossiles. Les organisations environnementales « Urgewald et Facing Finance » ont découvert que 4.792 des 14.000 fonds européens labellisés « ESG » (qui répondent à des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance) ont alloué plus de 120 milliards d’euros à des entreprises engagées dans des projets liés au charbon, au pétrole ou au gaz, ou qui n’ont pas présenté de plan crédible de décarbonation. Parmi ces financements, six des plus grandes compagnies pétrolières mondiales ont bénéficié ensemble de 23 milliards d’euros, ajoute le quotidien économique allemand.
Pour « Urgewald », ce phénomène s’apparente à un « greenwashing massif ». Les critiques à l’encontre des fonds durables ne sont pas nouvelles. Les sociétés de gestion sont souvent accusées de présenter leurs fonds de développement durable comme étant plus écologiques qu’ils ne le sont en réalité.
En 2023, la branche « DWS » de « Deutsche Bank » a même dû payer plusieurs millions de dollars d’amende aux États-Unis pour écoblanchiment. Les gestionnaires se défendent en affirmant qu’ils soutiennent la transition vers la neutralité climatique des entreprises.
L’Autorité européenne de surveillance des marchés financiers a, pour sa part, introduit, pour la première fois, des règles destinées aux fonds de développement durable. Si ceux-ci incluent dans leur dénomination des termes, tels que « environnement », « impact » ou « durabilité », ils devront se conformer à des critères d’exclusion plus stricts concernant les activités liées au charbon, au pétrole et au gaz, d’ici fin mai au plus tard.
Amadou Hott, candidat à la présidence de la BAD « Je m’efforcerai de rendre l’institution plus agile dans le développement de projets »
« L’Afrique ne doit pas choisir un camp, mais plutôt défendre ses intérêts et sélectionner les meilleures personnes pour les représenter », a déclaré Amadou Hott, ancien ministre sénégalais de l’Economie et candidat à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD) prévue en mai prochain. Lors d’un entretien avec RFI et Jeune Afrique, Hott a exposé sa vision pour l’avenir de l’institution face aux défis mondiaux contemporains. Selon lui, le continent doit se préparer à « mobiliser des ressources et à générer des rendements économiques ainsi qu’un impact social », en se focalisant sur des investissements qui permettent de « maximiser les retombées économiques et d’assurer un suivi rigoureux des engagements contractuels ».
Il a fait savoir que sa stratégie pour renforcer la Banque comprend la promotion de réformes fiscales, notamment l’« élargissement de l’assiette fiscale des pays africains » et la mobilisation de l’épargne et des fonds africains, y compris les investissements institutionnels et privés.
« En tant que Président de la Banque, je m’efforcerai de rendre l’institution plus agile dans le développement et la préparation de projets », a-t-il ajouté, lui qui a été vice-président à l’Energie à la BAD. Un des principaux objectifs de Hott est de positionner la BAD comme un acteur essentiel pour soutenir les transformations économiques en Afrique, en collaborant étroitement avec le secteur privé.
30 mars Journée internationale du « zéro déchet »
Les process actuels de production et de consommation, qui ne respectent pas les principes de durabilité, ont un impact chaotique sur l’environnement. Chaque année, les foyers, les petites entreprises et les services publics produisent entre 2,1 et 2,3 milliards de tonnes de déchets solides municipaux, comprenant des emballages, des équipements électroniques, des plastiques et des aliments. Toutefois, la gestion des déchets à l’échelle mondiale est insuffisante : environ 2,7 milliards de personnes n’ont pas accès à un service de collecte, et seuls 61 à 62 % de ces déchets sont traités dans des installations appropriées. Il est donc impératif d’agir rapidement pour enrayer cette crise.
Cette année, la Journée internationale du zéro déchet met en lumière l’urgence d’une transformation dans l’industrie de la mode et du textile afin de limiter la production de déchets et de favoriser des pratiques circulaires.
Il est à signaler que la production de vêtements dans le monde a, en effet, doublé entre 2000 et 2015 et est désormais à l’origine de 92 millions de tonnes de déchets textiles. Cela équivaut à un camion à ordures rempli de vêtements incinérés ou mis en décharge toutes les secondes !
Pour relever ce défi, un changement en profondeur s’impose, en promouvant des modèles de production et de consommation responsables et des solutions basées sur l’économie circulaire. L’adoption d’une approche « zéro déchet » est essentielle pour réussir cette transition.
D’une part, les consommateurs peuvent jouer un rôle clé en impliquant leur impact écologique grâce à des gestes simples comme la réutilisation, la réparation et le recyclage. Abandonner le mode jetable au profit de vêtements durables et de qualité permet non seulement de préserver les ressources naturelles, mais aussi de valoriser des pratiques plus respectueuses de l’environnement. D’autre part, les entreprises doivent s’engager à produire des articles conçus pour durer, être réparés et recyclés. En adoptant des modèles économiques circulaires, elles peuvent limiter l’usage de substances chimiques nocives, réduire la production excessive, privilégier des matériaux durables et contribuer à restaurer la biodiversité. L’innovation et la responsabilité doivent être au cœur de leur démarche.
Enfin, les gouvernements ont un rôle clé à jouer en mettant en place des politiques de « responsabilité élargie du producteur », qui obligent les fabricants à prendre en charge la fin de vie de leurs produits. Ils doivent également renforcer la réglementation sur les substances toxiques, investir dans des infrastructures de recyclage et encourager des modèles économiques durables pour accélérer la transition vers une économie circulaire.