
Les prix des petits gâteaux traditionnels ont augmenté au cours des cinq dernières années. Le coût de plus en plus élevé de ces confiseries serait une conséquence directe de la hausse des prix des fruits secs et du beurre, un des principaux ingrédients utilisés pour la préparation de ces gâteaux. En effet, au cours de ces dernières années, le prix des fruits secs est passé quasiment du simple au double.
Écoulées à environ 25 dinars le kilo en 2019, les amandes sont aujourd’hui commercialisées à près de 40 dinars le kilo. Idem pour les noisettes et les pistaches dont les prix ont considérablement augmenté. Profitant de l’engouement des tunisiens pour ces délicieux petits gâteaux traditionnels, les fournisseurs de fruits secs en profitent pour augmenter ostensiblement les prix au cours du mois qui précède celui du Ramadan. “J’ai l’habitude de m’approvisionner en fruits secs tout au long de l’année, note une pâtissière spécialisée dans la fabrication de gâteaux traditionnels.
A chaque fois, je remarque qu’il y a une hausse des prix d’environ dix dinars par kilo, si ce n’est plus pour l’ensemble des variétés de fruits secs, juste avant le mois de Ramadan. Toutefois, cette augmentation ne serait pas l’unique raison à l’origine de la hausse des prix des petits gâteaux traditionnels. Créneau lucratif- l’aïd étant un des événements festifs qui permet aux pâtisseries de réaliser des gains conséquents grâce à la vente de ces confiseries- ces pâtisseries profitent de l’occasion pour légèrement gonfler leur marge bénéficiaire, en ayant même même recours à des petits subterfuges, comme augmenter légèrement le dosage du sucre ou de la farine lors de la réalisation de ces confiseries afin de pouvoir diminuer les quantités des fruits secs, trop chers, qui sont utilisées pour ces préparations.
Certains préfèrent aussi remplacer le beurre,par la margarine beaucoup moins chère. “C’est de cette façon qu’il est possible pour les pâtisseries de réaliser des marges bénéficiaires confortables et de pouvoir payer les salaires de dizaine , voire de centaines d’employés et de s’acquitter des charges”, affirme une pâtissière qui officie dans un des quartiers populaires de la capitale.
Critiquant la hausse excessive des prix des gâteaux traditionnels de l’Aïd, Lotfi Riahi, le Président de l’OTIC a conseillé aux citoyennes tunisiennes de retourner aux pratiques d’antan, consistant à préparer à la maison ces délicieuses confiseries au lieu de les acheter dans les pâtisseries. Quant aux répercussions sur la santé, une nutritionniste a affirmé, lors de son passage dans une émission qu’il fallait faire attention à la consommation excessive de ces sucreries pendant la période de l’Aïd car elle peut entraîner une élévation du sucre et du cholestérol dans le sang.