Le professeur universitaire en sciences économiques, Ridha Chkoundali, a exprimé ses vives préoccupations face à la décision des banques tunisiennes de suspendre l’octroi de prêts immobiliers de plus de 15 ans, estimant que cette mesure reflète une crainte légitime des établissements financiers vis-à-vis de l’article 412 ter du Code de commerce.
Cet article impose en effet aux banques, trois ans après l’octroi d’un prêt, de réduire de moitié le taux d’intérêt appliqué. Une obligation qui remet en cause la rentabilité de ces crédits à long terme, selon l’économiste.
« Bien que ce comportement soit compréhensible du point de vue des banques, il menace sérieusement ce qui reste du secteur du logement », a averti Chkoundali. Il appelle l’État à intervenir rapidement et efficacement pour préserver un équilibre entre les besoins des banques – nécessaires au financement des dépenses publiques – et ceux des citoyens qui ont le droit d’accéder à la propriété.
Pour sortir de cette impasse, l’universitaire recommande une révision en profondeur de la politique monétaire nationale, notamment par l’amendement de la loi régissant la Banque centrale de Tunisie.
« Une politique monétaire plus souple et orientée vers l’investissement, en particulier dans le secteur du bâtiment, pourrait devenir un levier important pour relancer la croissance économique », a-t-il conclu.
