
À travers son cheminement artistique en Tunisie, elle capte la mémoire vivante de ces lieux, échos silencieux de dévotion et de guérison, nourris de siècles de quête intérieure. Cette exposition est l’émanation sensible de ses recherches et de son immersion dans les gestes, les rituels et les savoirs d’un patrimoine spirituel transmis dans le murmure des pierres et la lumière des étoffes.
Dans « Devotional Landscapes », Catalina Swinburn explore les territoires invisibles de la spiritualité soufie à travers les zawiyas — ces sanctuaires disséminés dans les terres du Maghreb, points de lumière et de recueillement dans un paysage à la fois physique et mystique. À travers son cheminement artistique en Tunisie, elle capte la mémoire vivante de ces lieux, échos silencieux de dévotion et de guérison, nourris de siècles de quête intérieure. Cette exposition est l’émanation sensible de ses recherches et de son immersion dans les gestes, les rituels et les savoirs d’un patrimoine spirituel transmis dans le murmure des pierres et la lumière des étoffes.
Les œuvres de Swinburn tissent un langage entre l’archéologie du sacré et les formes contemporaines, entre mémoire des lieux et gestes de création. L’artiste assemble ses matériaux comme on recompose une mosaïque : chaque fragment est un lien, chaque texture un passage. Ses sculptures textiles, déployées dans l’espace principal et la mezzanine, dialoguent avec une œuvre collaborative créée avec l’artiste tunisien Mohamed Amine Hamouda. Une vidéo révèle leur processus commun, tandis qu’une œuvre sonore envoûte l’espace — où le papier se tisse au rythme de musiques rituelles et de souffles en mouvement.
Cette rencontre artistique incarne l’alliance de deux démarches autonomes, devenues complémentaires. Swinburn, au fil de ses séjours à Gabès, découvre l’univers lent et végétal de Hamouda, qui façonne depuis dix ans un papier vivant, né de déchets organiques. Ensemble, ils créent un papier unique, à partir de fibres de palmier issues de l’Oasis de Gabès, teinté de pigments naturels, empreint du savoir-faire d’artisanes locales. Sur cette matière, Swinburn imprime des étoffes de tricot et de crochet, tissées à la main, donnant naissance à une œuvre-talisman : The Phoenix Rebirth — une renaissance, un envol, une mémoire brodée de silence et de feu. Ecrit Racha Khemiri en présentation de l’exposition.
Catalina Swinburn, née en 1979 à Santiago, Chili, vit et travaille à Buenos Aires et à Londres, œuvre sur le geste de tissage et de réparation. Elle articule des récits universels — durabilité, identité, égalité, globalisation — en déroulant les fils d’un Sud Global souvent invisibilisé. À travers l’usage de documents anciens et de techniques de tissage, elle éveille une mémoire dormante et met en lumière les liens profonds entre les femmes, les territoires et la résistance. Son art est un rituel. Elle y convoque les échos d’un monde ancien, les murmures des ancêtres, les géographies sacrées, les gestes oubliés. Chaque sculpture est une offrande, chaque performance un acte de réparation. Dans son processus, elle devient à la fois tisseuse et messagère, dans une chorégraphie silencieuse qui redonne voix aux femmes effacées de l’histoire.
Les textiles, dans sa pratique, deviennent langage : formes mouvantes d’identité, de statut, d’échange, mais aussi d’insoumission et de transformation. En tissant, elle résiste. En créant, elle régénère. Son art ouvre un passage entre mémoire et avenir, entre continuité et métamorphose, entre silence et résonance. Diplômée en Beaux-Arts de l’Université Catholique du Chili, Catalina Swinburn expose à travers le monde, notamment au Centro Cultural Matta et au Museo de la Inmigración à Buenos Aires.
Le vernissage aura lieu le 10 mai et l’exposition est ouverte au public du 10 Mai au 25 Juin à la Galerie Selma Feriani