
Cette fois, la loi des structures sportives va voir enfin le jour. La pression positive émanant du sommet de l’Etat donne un effet palpable sur l’accélération des procédures. Tant mieux. Et entre-temps, et malgré la lenteur du ministère des Sports dans la préparation du nouveau cadre législatif qui cernera les rôles des clubs et fédérations sportives, on a vu quand même quelques changements dans certaines fédérations. La FTNatation, la FTBball et la FTTennis ont changé de direction en attendant la tenue des élections. Et c’est, justement là, le point saillant des élections qui interpelle. Dans toutes les fédérations qui sont concernées par la nouvelle loi des structures sportives, on commence, dans les coulisses, à tâter le terrain et à former des listes.
D’anciens dirigeants, d’autres qui débarquent, des gens proches des clubs et qui jouent les fameux intermédiaires dans ce genre d’occasions, le décor est planté. Voire arrimé. Mais avant tout cela, est-on sûr que les élections (si elles se tiennent bien sûr !) vont apporter du nouveau ?
Autrement dit, les manœuvres qui se font sont, dans la plupart des cas, menées par ceux qui sont encore là, ou qui ont été poussés à la sortie. Plein d’entre eux ne veulent pas lâcher le morceau en étant derrière la scène, via des représentants et des hommes et femmes de confiance. On peut même parler de pions qu’ils vont placer au gré de leurs intérêts. En même temps, les mouvements des anciens sont barrés, avec moins d’intensité et de poids, par des clubs qui veulent monter en grade et rentrer dans la sphère fédérale. Ces présidents de clubs, qui ne sont que les électeurs le jour J, se mettent ensemble pour empêcher les membres fédéraux actuels et ceux qui ont été éloignés de revenir encore une fois.
Rien ne sert d’en parler davantage, car on n’a pas encore une idée de la formule des élections et des conditions d’éligibilité. Mais on pense qui ce ne sera pas un changement radical du décor. Certains dirigeants «grillés» après un long bail, ou d’autres qui ne devraient pas remplir les conditions, ne vont pas rester. D’autres, si. Ils s’accrochent de toutes leurs forces pour faire partie du nouveau décor.
Si on veut que le sport avance, si l’on veut surtout marquer une rupture par rapport au passé il faut de nouveaux gens compétents, pas forcément du giron des clubs, car si on ne va pas innover et ouvrir les portes aux vrais dirigeants dévoués, on risque de remplacer les anciens (s’ils partent bien entendu) par d’autres personnes qui les ont élus auparavant et dont un grand nombre est affamé de pouvoir. Une nouvelle page ?
C’est un peu difficile, car on devrait être avec les mêmes dirigeants de clubs qui vont élire. Ces gens font partie de ce système spolié et suspect depuis de longues années. C’est pourquoi cette nouvelle loi doit donner beaucoup d’intérêt au format et aux règles des élections. Sinon, ce sera un changement de forme et pas de fond. Des anciens vont céder le pouvoir sportif à de nouveaux, mais avec le même système et les mêmes acrobaties et ruses. Du surplace, pas plus.