La Presse — Les médailles pleuvent et les représentantes et représentants tunisiens ne se font pas prier pour ramener les trois métaux précieux au pays. Au point qu’un fan n’a pas hésité à lancer, pince-sans- rire, que «le dinar tunisien se porte mieux ces derniers temps, grâce à ces médailles d’or et argent qui viennent de toutes parts».
En fin de compte, le tir à l’arc, la lutte, le judo, la natation, le taekwondo, etc ne sont pas étrangers pour la plupart des podiums à travers le monde. Nous sommes malheureusement les seuls à considérer que ces succès sont dus à l’apport de générations spontanées qui surgissent au moment où on s’y attend le moins, pour enrichir le palmarès national.
Bien au contraire, ces jeunes et moins jeunes, dont l’aura a franchi les frontières, promettent. Il y a certes ceux qui sont bons pour les compétitions continentales et d’autres qui « sortent de l’ordinaire ». Elles et ils ont une autre allure, une aisance qui, au vu de l’âge, tranche et un bagage technique qui détonne. Il ne faudrait jamais faire de confusion. C’est d’ailleurs ce que l’on fait, lorsque l’on veut tout mélanger pour enrober des résultats acquis par de très bonnes individualités pour en faire des acquis remarquables. Le sport est ainsi fait. Les uns sont exceptionnels et il faudrait les repérer, les pousser à fond. Les autres sont bons pour former et compléter l’équipe. Il suffit de les encourager et de leur donner les moyens de progresser. Mais c’est bien ce parallélisme des formes, filles et garçons, qui accèdent sur les podiums, avec des moyens assez limités, qui comble d’aise. Elles et ils le doivent avant tout à leur volonté, leur courage et surtout à leur travail, suivi, organisé et efficace. Il y a des parents derrière et des techniciens qui croient en leur mission.
Dans les sports de combat et individuels, on ne triche pas. Le tatami, la piste, le bassin, la toise et le chrono sont impitoyables. Ils ne se trompent pas. Ce n’est pas la VAR qui a été inventée pour mettre un terme aux manipulations et aux réclamations, qui se retrouve entre des mains inexpertes, agissant pour le compte des uns et des autres, qui tombe en panne ou introduit le doute et la suspicion par faute d’appréciation. Et cela fait d’autant plus plaisir que ce sont de nouvelles générations qui percent, s’annoncent, posent leurs candidatures pour de nouvelles consécrations. Avec des moyens conséquents et un meilleur encadrement, le sport tunisien est réellement capable de faire plus, beaucoup plus.
