Accueil Editorial Et maintenant la Syrie

Et maintenant la Syrie

Editorial La Presse

L’état général à Gaza prête au désespoir et à l’impuissance. La perpétuation du génocide a repris de plus belle après le cessez-le-feu. Le bourreau Netanyahu a ouvert de nouveaux fronts au Sud-Liban, et actuellement, profitant de la fragilité du régime, il s’attaque au sud de la Syrie, en violation du droit international. Consciente que ce nouveau régime n’a pas de moyens militaires pour entrer dans un éventuel conflit, l’armée sioniste mène une guerre sans merci. Elle a lancé plus d’une vingtaine de raids aériens contre « des entrepôts et sites militaires » à Derâa, près de la capitale Damas. Un jour plus tôt, elle avait frappé près du palais présidentiel. Tsahal dit s’être déployée au sud, au-delà de la zone dite démilitarisée, pour défendre la communauté druze, la seule qui a refusé de déposer les armes. 

Les sionistes se montrent méfiants à l’égard du nouveau régime syrien, ils ont averti qu’ils n’autoriseraient pas les forces gouvernementales syriennes à se déployer. La perspective d’une offensive terrestre visant la région druze de Soueïda suscite une vive inquiétude dans la population syrienne. À Nawa, les tensions sont visibles à chaque coin de rue. Depuis la chute de Bachar al-Assad, les habitants vivent désormais sous la menace de l’armée de plus en plus présente dans la région. 

Le président syrien Echarâ a (légitimement) condamné ces agressions barbares, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (Osdh) les considère comme les « plus violentes » de l’année et les hauts responsables internationaux ont jugé ces actes comme une ingérence dans les affaires intérieures de la Syrie, l’ONU appelle les agresseurs à cesser les attaques. Faut-il se laisser bercer par les illusions des positions des institutions internationales ? Les agresseurs ne se plieront à aucune menace, à aucune loi ; combien de résolutions et de recommandations ont été adoptées et n’ont pas été respectées ? Le gouvernement voyou de Netanyahu, protégé par les Etats-Unis, agit dans l’impunité et est libre de ses actes, continuant ses provocations sans souci.

 Du côté de la bande de Gaza, le territoire est presque totalement détruit, il est devenu inhabitable. Le pire est encore à venir :  le cabinet de sécurité du gouvernement sioniste a donné le feu vert à une intensification de l’offensive militaire, qui comprendra la promotion du « départ volontaire des Gazaouis ». Cela se fera en plusieurs phases et en plusieurs parties et devrait prendre des mois. Ces ministres (ivres de sang) ont adopté le plan à l’unanimité qui prévoit « des frappes puissantes contre le Hamas », entendez la population civile. L’idée de Riviera promise par Trump fermente dans leurs esprits.  

Les partisans du «Grand Israël» (un mot qui prend de plus en plus de place dans les médias) et les ultra-religieux sont tous animés par la conviction que le moment est venu de passer à l’acte. Sous la pression de ses soutiens d’extrême droite sans lesquels il perdrait sa majorité et soutenu par Trump, Netanyahu multiplie en ce moment les propos bellicistes. Désormais, il tire tous azimuts. Récemment, il s’en est pris au Qatar qui mène avec l’Egypte une médiation d’une trêve avec le Hamas et d’un accord de libération des otages.  «Israël gagnera cette guerre légitime avec des moyens légitimes», a ajouté le boucher de Gaza. Par légitime, entendez par les armes et rien d’autre.

Charger plus d'articles
Charger plus par Hamma Hannachi
Charger plus dans Editorial

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *