
De toute évidence, on attend avec impatience le redressement des édifices scolaires publics en vue d’offrir des conditions plus adéquates et plus sûres à l’enseignement de base. Désormais, seules les nouvelles installations ultra-équipées, généralement relevant du privé, semblent sortir du lot…
La Presse — Depuis le temps que la sonnette d’alarme est tirée quant à la lente dégradation de l’infrastructure et des établissements scolaires, rien n’a changé ou presque. Aussi, les nouvelles au cours des derniers jours n’ont-elles rien présagé de bon. A savoir, à la fin du mois dernier avec la déclaration d’un incendie qui a touché la cantiné du lycée secondaire de Dar Chaabane El Fehri à Nabeul, sans doute à cause de défauts d’entretien, au vu des dégâts matériels causés. Deux semaines auparavant, dans la ville de Mezzouna, du gouvernorat de Sidi Bouzid, la chute d’un mur sur des écoliers de passage faisait 3 victimes, au point de provoquer de vives tensions dans la région. Malgré tout, le combat pour redorer le blason du système éducatif tunisien continue et il n’est point question d’abandonner face à la décadence de tout un système entrevue au cours de la décennie noire et qui se poursuit inlassablement.
Un combat pour l’éducation
Dans un élan de citoyenneté, une mesure de redressement partiel de la situation a été prise, grâce à l’initiative de Karim Arfa qui a entrepris personnellement de «reconstruire» les murs effondrés des écoles en dégradation avancée. Engagé pour l’éducation, il a lancé une initiative pour rénover les écoles en ruine, en commençant par le mur de l’école de la Cité Nasr à El Mourouj 3 (Ben Arous).
Ce dernier est un activiste engagé qui a entrepris de démolir le mur menaçant ruine, avant de le reconstruire. Une action qui devrait inspirer davantage la société civile tunisienne à faire de même, avec des moyens financiers et matériels à mobiliser. Il faut envisager également d’implanter des garde-fous dans les établissements scolaires, pour ne plus vivre des scènes comme il y a quelques de jours à Menzel Bouzelfa quand un élève a mis le feu à son propre lycée pour des raisons obscures. Le branle-bas de combat doit se poursuivre de la part des éducateurs et des responsables éducatifs, pour faire face à la dégradation de la situation générale.
En Tunisie, le système éducatif, pilier essentiel du développement sociétal, est confronté à un défi majeur : la dégradation progressive de ses infrastructures scolaires. Nombre d’établissements, notamment dans les régions défavorisées, souffrent d’un manque criant de moyens et d’un entretien insuffisant, mettant en péril la sécurité et le bien-être des élèves et du personnel éducatif.
Un impératif urgent face à la dégradation
Cette situation alarmante exige une action concertée et urgente pour la mise à niveau de ces édifices. Les conséquences de cette dégradation sont multiples et préoccupantes. Des bâtiments vétustes et mal entretenus présentent des risques structurels évidents, comme en témoigne le récent drame survenu à Mezzouna. L’insalubrité des locaux, le manque d’équipements adéquats et les installations sanitaires défaillantes créent un environnement d’apprentissage peu propice à la concentration et à la réussite scolaire. De plus, ces conditions de travail difficiles peuvent affecter la motivation et l’engagement des enseignants.
Face à cette réalité, une mise à niveau des édifices scolaires s’impose comme un impératif national. Cette démarche doit englober plusieurs aspects essentiels. Tout d’abord, des inspections régulières et approfondies de l’état des bâtiments sont nécessaires pour identifier les priorités en matière de rénovation et de réparation. Des investissements significatifs doivent être alloués à la réhabilitation des structures existantes, en veillant au respect des normes de sécurité et de qualité. En parallèle, il est crucial d’améliorer l’environnement d’apprentissage en dotant les écoles d’équipements pédagogiques modernes et fonctionnels.
L’accès à des installations sanitaires dignes de ce nom, à des espaces de restauration et à des aires de jeux sécurisées contribue grandement au bien-être des élèves. De plus, l’intégration des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans les salles de classe ouvre de nouvelles perspectives d’enseignement et d’apprentissage. La mise à niveau des édifices scolaires ne saurait se limiter à des aspects matériels. Il est tout aussi important de renforcer la gestion et l’entretien des infrastructures. La mise en place de mécanismes de suivi réguliers et l’implication des collectivités locales et des communautés éducatives sont essentielles pour assurer la durabilité des améliorations apportées.
Enfin, il est impératif d’adopter une approche globale et équitable, en accordant une attention particulière aux établissements situés dans les zones rurales et les quartiers défavorisés, où les besoins sont souvent les plus criants. Une répartition équitable des ressources et une planification à long terme sont indispensables pour garantir à tous les élèves tunisiens un environnement d’apprentissage sûr, sain et stimulant. En investissant dans la mise à niveau de ses édifices scolaires, la Tunisie investit dans son avenir. Des écoles modernes et bien équipées sont un gage de qualité de l’enseignement, de réussite scolaire et d’épanouissement pour les générations futures. Il est temps d’agir avec détermination pour offrir à chaque enfant tunisien les conditions optimales pour apprendre et grandir.