
La période de grand stress pointe son nez ! Les bacheliers et les élèves inscrits aux collèges pilotes s’apprêtent à passer de grandes épreuves. Pour eux, réussir le bac ou terminer ses études secondaires aux lycées pilotes compte énormément. Du coup, la période de révision rime souvent, pour certains d’entre eux, avec stress aigu et parfois même avec crises de panique.
La Presse —Il faut dire que le stress dû à la révision et aux examens risque se traduire par des symptômes gênants. Selon le Dr Adel Bouzid, médecin généraliste et urgentiste, il est judicieux de faire la distinction entre le stress aigu et le stress chronique. «Le stress est par définition une réaction de l’organisme face à une agression, à un choc physique ou moral, à une situation excessive de tension. Néanmoins, il faut distinguer deux types de stress : l’aigu et le chronique. Dans le premier cas, il s’agit d’un stress limité dans le temps et dû à une situation, à un évènement angoissant. C’est justement le cas du stress lié à la révision et aux examens. Cela dit, s’il ne s’estompe pas au bout d’un mois, on parlera alors du stress chronique. Ce dernier concerne, surtout, les adultes qui vivent dans des situations de tension permanente, que ce soit dans le cadre familial ou dans le milieu professionnel».
Stress aigu et crise de panique
Bien que le stress qu’endurent les élèves en cette étape de leur vie et de l’année scolaire plus particulièrement ne soit pas durable, il influe négativement sur leur bien-être au quotidien. Ses symptômes sont multiples. Le Dr Bouzid en cite l’agitation, le trouble du sommeil, la tachycardie, la transpiration, la diarrhée et/ou la nausée, l’envie d’uriner fréquemment, les tremblements et même les crises de panique. Selon lui, «Les crises de panique se révèlent être le symptôme extrême du stress aigu qui nécessite, parfois, le transfert du patient au service des urgences et ce, en raison des symptômes affolants de ce malaise. Le patient ressent, en effet, comme une sensation de boule dans la gorge, une tachycardie et une hyperventilation. Cette dernière est un blocage qui survient au niveau de l’inspiration de l’air. En proie à la crise de panique, le patient éprouve une sensation de mort imminente et n’hésite pas à verbaliser sa crainte en disant ‘‘je vais mourir »».
Positiver et relativiser
Il est pourtant possible de remédier à cette souffrance, maîtriser la situation et lutter efficacement contre le stress sur trois fronts. Le premier relève du psychologique. En effet, si l’élève stresse c’est parce qu’il rencontre des difficultés durant la période de révision et celle des examens. Ces difficultés, il les considère comme étant des obstacles à sa réussite. «Or, il serait plus intelligeant et nettement plus fructueux de les convertir en des opportunités, des challenges à relever. Si l’élève parvient à positiver, il verra l’épreuve sous un angle bien plus rassurant et plus motivant», souligne le Dr Bouzid. Positiver mais aussi relativiser l’épreuve ! Le médecin rappelle que l’examen n’est pas une fin en lui-même, mais une étape de la vie, une photo en l’instant T. «Il faut que l’élève se surestime pour augmenter ses chances de réussir. La confiance en soi est un atout considérable dans la lutte contre le stress», renchérit-il.
Savoir bien dormir et quand dormir !
Le deuxième volet concerne le mode de vie de l’élève. «Certains stressent car ils sont rongés par la peur de l’oubli, du trou de mémoire. Il faut qu’ils sachent que le cerveau n’est point apte à mémoriser moult données en peu de temps. Aussi, convient-il de le solliciter, régulièrement, en entraînant la mémoire à stocker les données et les connaissances au fur et à mesure de la révision», ajoute-t-il. En outre, et afin de prévenir les trous de mémoire, il est nécessaire de savoir que la mémorisation est intrinsèquement liée à la bonne qualité et au bon timing du sommeil. L’élève doit bien dormir et savoir quand dormir pour optimiser ses chances de mémorisation. «L’élève doit dormir au moins cinq heures — le mieux serait de huit heures par jour—, certes, mais cinq heures suffisent du moment qu’elles coïncident avec la période fixe de la mémorisation, soit entre minuit et cinq heures du matin. D’ailleurs, il peut dormir dix heures mais en dehors de ce timing de mémorisation sans pour autant réussir à prévenir les éventuels trous de mémoires. Les cinq heures situées dans l’intervalle de temps minuit/ cinq heures du matin constituent une période fixe d’optimisation de la mémorisation», explique le médecin.
Savoir bien dormir, quand dormir, mais aussi quoi manger. Le médecin recommande de s’adonner aux fruits et légumes et d’éviter les aliments acides, gras et autres, riches en sucre. «C’est que le stress acidifie le corps. Du coup, mieux vaut protéger notre organisme contre un surplus d’acides», note-t-il. Le médecin ne manque pas d’attirer l’attention sur les mauvaises habitudes que certains bacheliers perpétuent, notamment la consommation des excitants comme le café, le thé, les boissons énergisantes et parfois même le tabac… Croyant bien faire, certains recourent aux compléments alimentaires et aux vitamines pour résister au stress, ce qui-selon notre médecin, ne convient pas aux jeunes. «Les compléments alimentaires riches en vitamines et en minéraux conviennent surtout aux séniors pour compenser le déficit de l’absorption intestinale des nutriments. Les jeunes, quant à eux, doivent manger sain et équilibré», souligne-t-il.
Travail assidu, travail récompensé
Le troisième volet antistress aigu n’est autre qu’un bon planning de révision, soutenu non pas à l’approche des examens mais tout au long de l’année scolaire. «Pour réussir, il faut travailler régulièrement et assidument. La réussite est le fruit d’un travail de longue haleine. D’ailleurs, mieux vaut éviter de réviser la veille de l’examen, mais de se contenter d’un bref coup d’œil sur les fiches, une demi-heure avant de passer l’épreuve. Il faut aussi prendre l’air, changer d’ambiance, se ressourcer pour éviter le stress durant la période de révision et des examens», conclut le médecin.