Accueil Culture « Le chat » à El Teatro : Simenon sur les planches

« Le chat » à El Teatro : Simenon sur les planches

Dans une atmosphère de déclin, les souvenirs font surface et les émotions enfouies remontent, forçant les protagonistes à affronter les fantômes de leur passé et l’inexorable solitude qui les guette. «Le Chat» de Nadra Achour d’après Simenon, un huis clos poignant sur scène à Tunis.

La Presse — Le rideau se lève le 24 mai à 19h30 à l’espace El Teatro à Tunis, pour accueillir en avant-première «Le Chat», une adaptation théâtrale signée Nadra Achour du célèbre roman éponyme de Georges Simenon.

Publié en 1967, ce roman de l’écrivain belge, inspiré en partie de la vie conjugale tourmentée de sa propre mère, a déjà connu plusieurs vies : porté à l’écran en 1971, puis transposé sur scène en 2016. Aujourd’hui, c’est au tour du théâtre tunisien de lui redonner souffle et voix, dans une version où les silences sont aussi éloquents que les mots.

La pièce réunit Boutheïna Ferchiou et Amenallah El Ghezal dans les rôles de Margot et Raymond, un couple usé par les années, figé dans une routine où l’amour s’est dissous dans les non-dits. Ferchiou signe également les dialogues de cette création produite par Alya Arts by Alya Creations (Tunisie), ajoutant à sa performance scénique une touche d’intimité artistique. L’univers visuel et sonore de la pièce est soigneusement tissé par une équipe technique talentueuse : Sabri Atrous pour la scénographie et les lumières, Alexandre Garbowski pour les effets audiovisuels, Ahmed Grindi à la chorégraphie et Waddhah El Ouni pour l’ambiance musicale et les sonorités envoûtantes.

Synopsis : Dans un pavillon, en banlieue, deux êtres vivent côte à côte, mais séparés par un abîme de ressentiment. Margot et Raymond s’aiment encore peut-être, mais ne se parlent plus. Leurs journées s’étirent entre silences lourds et regards évités. Leur seul lien tangible ? Un chat. Complice muet de Raymond, il devient le symbole de l’affection perdue, la cible des jalousies et le miroir des frustrations.

Autour d’eux, leur quartier se délite, les bulldozers effacent les traces du passé. A l’intérieur, c’est leur histoire commune qui vacille entre souvenirs douloureux et solitude croissante. Ce qui fut autrefois une passion se mue en une guerre froide domestique, où les murs parlent plus fort que les mots. Avec «Le Chat», Nadra Achour offre une plongée viscérale dans l’intimité d’un couple à la dérive. C’est un théâtre du silence, de l’émotion contenue, où l’amour se fait poison et la tendresse, souvenir. Entre regrets amers et élans avortés, la pièce explore avec finesse la complexité des relations humaines, là où le cœur hésite entre pardonner ou fuir.

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