Accueil Actualités Salvatore Memoli, avocat et écrivain, à La Presse : «Je m’apprête à vivre trente-cinq ans d’amitié avec la Tunisie»

Salvatore Memoli, avocat et écrivain, à La Presse : «Je m’apprête à vivre trente-cinq ans d’amitié avec la Tunisie»

Salvatore Memoli s’est installé en Tunisie depuis les années 90 à Port El Kantaoui, à Sousse. D’année en année, il se sent de plus en plus tunisien, sans jamais renier ses racines italiennes. L’homme politique s’est mué en avocat et en écrivain. Désormais, il consacre son énergie à encourager l’intégration à tous les niveaux, publics et privés. Ses nombreux amis en Italie le considèrent d’ailleurs comme un correspondant vivant sur les rives du sud. La Tunisie est devenue une partie intégrante de sa vie. Entretien.

Pourriez-vous nous parler un peu de vous et de votre parcours ?

Je m’apprête à vivre trente-cinq ans d’amitié avec la Tunisie. Je suis arrivé à Port El Kantaoui, où je réside actuellement, en avril 1991. J’ai toujours porté une attention particulière à ce pays que je considère comme très important et stratégique dans la région euroméditerranéenne. À cette époque, j’étais conseiller municipal et provincial de Salerne, chargé des relations avec la Tunisie, ainsi que P.D.G. de sociétés publiques. J’ai mobilisé toutes les institutions, en particulier la Chambre de commerce, pour impliquer les entrepreneurs salernitains, conduisant en Tunisie de nombreuses délégations d’investisseurs.

Votre amour pour la Tunisie semble avoir dépassé le cadre d’un simple séjour : qu’est-ce qui a créé ce lien si fort avec notre pays et pourquoi ce choix ?

Depuis ce premier voyage, de nombreuses années se sont écoulées. Je revois, comme un film, chaque souvenir et chaque initiative. J’ai appris à connaître le pays en suivant un principe : «vivre avec une nouvelle société en la respectant». Aujourd’hui, il fait partie de ma vie. Au fil des années, j’ai vu la Tunisie évoluer positivement et rapidement. Dans tous les secteurs, le pays a atteint des objectifs et des niveaux de qualification modernes. Après toutes ces années, je continue à chercher des domaines de coopération internationale pour construire l’avenir de partenariats qui, toutefois, nécessitent d’être encouragés par de nouveaux soutiens législatifs et des initiatives publiques. Depuis la fin des années 2010, je réside de façon permanente en Tunisie.

Comment s’est passée votre transition entre la vie en Italie et votre nouvelle vie en Tunisie et comment aimez-vous vous définir, aujourd’hui, entre vos racines italiennes et votre vie en Tunisie ?

Chaque année, je me sens un peu plus tunisien, tout en gardant un regard tourné vers les relations internationales. L’homme politique a cédé la place à l’avocat et à l’écrivain. Avant tout, je m’emploie à soutenir les opportunités d’intégration à tous les niveaux publics et privés. Mes racines italiennes demeurent, et beaucoup d’amis italiens me considèrent comme un correspondant depuis la Tunisie.

Quelles différences culturelles ou sociales avez-vous ressenties entre l’Italie et la Tunisie, et comment les avez-vous vécues ?

Les différences culturelles et sociales entre l’Italie et la Tunisie sont une richesse. Les points communs sont plus nombreux que les différences. J’ai appris à étudier la réalité tunisienne, à mieux comprendre le «printemps» des changements, à en respecter les étapes.

Pensez-vous que la Tunisie est aujourd’hui bien comprise en Europe, notamment en Italie ? Pourquoi, selon vous, ce regard est parfois biaisé ou incomplet ?

La relation entre la Tunisie et l’Europe est différente de son lien avec l’Italie, qui se raffermit au fil des années, notamment en raison d’une forte proximité culturelle et géographique. En général, les initiatives du gouvernement et de la diplomatie tunisienne montrent un bon niveau d’intégration. L’Italie accroît son engagement envers la Tunisie, ses investissements et son attention aux intérêts communs. Cela laisse espérer de nouveaux engagements et de nouveaux horizons pour renforcer davantage les relations.

Avez-vous un message ou une recommandation à adresser aux Italiens – ou aux Européens en général – qui pourraient envisager de s’installer en Tunisie ?

Oui, un dernier message à ceux, Italiens ou Européens, qui souhaitent s’installer en Tunisie : il faut apprendre à s’intégrer avec humilité et à ne pas imposer ses modèles. La Tunisie est un pays hospitalier, et c’est dans la confiance mutuelle que naissent les plus belles réussites.

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