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Biens appartenant aux étrangers : la majestueuse villa Yvonne ravagée par un incendie

Une des plus belles, des plus majestueuses et des plus anciennes villas de la capitale, la Villa Yvonne, témoin du passé colonial du pays, a été, hier, en proie aux flammes qui ont causé des dommages considérables à ce qui reste de cet hôtel particulier. L’incendie a ravagé l’intérieur de ce joyau architectural tombé en ruines et abandonné à son propre sort depuis des décennies, alors qu’il aurait du être préservé en raison de son style architectural spectaculaire qui conserve les traces de l’influence européenne prévalant au cours de l’époque coloniale. A l’instar de plusieurs autres biens appartenant aux communautés européennes qui ont vécu en Tunisie et dont la situation foncière est complexe et inextricable, la villa Yvonne est passée entre les mains de plusieurs familles qui n’ont pu procéder à la rénovation et à l’entretien de cet hôtel particulier en raison des travaux très coûteux. Construit au début du siècle en 1909, cet établissement, situé à la rue du Luxembourg, aurait soit appartenu à une famille italienne spécialisée dans la mode, soit au consul d’Italie, avant d’être vendue à l’ancien ambassadeur Jalel Sfar après l’indépendance. En 1995, après son acquisition par une autre famille, elle finit par se dégrader et tomber en ruines, subissant les aléas du temps faute d’entretien. Il a bien été question de la démolir et de la reconstruire dans un style moderne, sans chercher à en préserver le style architectural d’origine car très difficile à imiter. Le projet a heureusement été abandonné en raison de l’inscription de la façade de la Villa Yvonne sur la liste du patrimoine culturel et immatériel. Depuis, comme de nombreux biens appartenant aux étrangers et qui revêtent une valeur inestimable sur le plan patrimonial, la Villa Yvonne a fini par être abandonnée et relégué aux oubliettes, en proie au vandalisme des squatteurs et des malfrats. Ce qui soulève une énième fois la question de la contribution des sponsors et du secteur privé aux projets de réhabilitation du patrimoine qui devrait être encouragée et renforcée afin d’éviter qu’un pan de l’histoire de ce pays ne parte en fumée et ne disparaisse définitivement.

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