L’Observatoire tunisien de l’économie (ATE) appelle à placer l’éducation en tête des priorités nationales, en consacrant au ministère de l’Éducation un budget représentant au moins 15 % des dépenses de l’État pour l’année 2026.
L’objectif est de renforcer les capacités du ministère à accroître les investissements, améliorer les infrastructures et la qualité de l’enseignement, tout en assurant un meilleur avenir pour les générations futures.
Cet appel urgent intervient alors que le ministère des Finances a entamé cette semaine l’élaboration du projet de loi de finances 2026, conformément au calendrier en vigueur. Cette démarche coïncide avec une quasi-absence de participation du secteur privé et financier dans le soutien aux infrastructures des établissements scolaires.
Le ministère des Finances devrait adresser, avant le 31 mai 2025, une correspondance aux différents ministères afin de fixer le plafond des budgets proposés pour chacun d’eux.
Dans une note publiée en début de semaine, intitulée « Lever le plafond du budget de l’éducation : mettons l’éducation au premier rang dans la loi de finances 2026 », l’ATE souligne que la part dédiée à l’éducation dans les dépenses publiques ne cesse de reculer, passant de 15,5 % en 2020 à 13,2 % en 2024.
Et ce, alors que l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) recommande d’y consacrer entre 15 % et 20 % des dépenses publiques.
Par ailleurs, la part de l’éducation dans le budget total de l’État a chuté à 10,2 % en 2024, révélant une baisse préoccupante de l’engagement de l’État envers ce secteur stratégique, notamment entre 2021 et 2024.
Aucun programme de rénovation des infrastructures scolaires ni de soutien au développement des établissements publics n’a été communiqué, malgré les incidents survenus dans certains établissements.
Il convient de rappeler que la cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzri, a tenu en avril une réunion avec le gouverneur de la Banque centrale, Fethi Zouhair Nouri, le président du Conseil bancaire et financier, Néji Ghandri, ainsi que les directeurs généraux des trois banques publiques. Elle les a exhortés à renforcer le rôle du secteur bancaire dans la réalisation de projets publics structurants.
Ces dernières années, plusieurs grandes entreprises, banques et groupes économiques ont annoncé l’adoption de programmes de responsabilité sociétale des entreprises (RSE), avec des actions ciblées au service de la société, notamment en faveur des Objectifs de développement durable (ODD). Ces initiatives incluent également un appui à de grands projets économiques, mais doivent, selon l’ATE, s’orienter davantage vers des urgences sociales telles que l’éducation et la santé.
La RSE a été intégrée dans le système juridique tunisien par la loi n° 35 de 2018, en date du 11 juin 2018.
