
Le moment est venu pour la jeunesse tunisienne de répondre à l’appel et d’assumer pleinement la relève. Cela passe impérativement et avant tout par une profonde épuration de l’appareil administratif.
«Le parti de l’administration», à l’origine de presque tous les maux, affiche toujours de la résistance à tout changement dans le pays. On ne parle pas bien évidemment d’un parti politique proprement dit, mais des «os cariés» de l’administration ? Autrement dit, les représentants d’un système gangréné de l’intérieur, formant une relique toxique d’un pouvoir délabré, mais toujours influent et dominant. De hauts cadres, intouchables, survivants d’un ordre ancien, refusant délibérément d’endosser leurs responsabilités.
C’est comme si les directives et recommandations présidentielles appelant les responsables à se hisser au niveau des enjeux actuels que traverse notre pays tombaient dans l’oreille d’un sourd. Dans ce contexte, il est utile de rappeler que le locataire de Carthage a toujours lancé un appel à un sursaut réel, reposant sur l’engagement, la volonté ferme et l’aptitude à prendre des décisions audacieuses avec célérité et efficacité. Mais, la décennie noire a ancré une bureaucratie dans le pays marquée par la lourdeur et la complexité des procédures administratives.
Plusieurs députés avaient pourtant pointé dans un passé proche l’immobilisme et le laxisme de l’administration tunisienne. Ainsi, le député de l’Assemblée des représentants du peuple Badreddine Gammoudi est-il allé jusqu’à réclamer le démantèlement du «parti de l’administration». Dans sa publication sur les réseaux sociaux, datée du 11 décembre 2024, il a soutenu que ce parti «est à l’origine de la corruption en Tunisie et constitue un frein à son développement», soulignant que «sa dissolution est devenue indispensable».
La «dissolution» implique inéluctablement la mise à l’écart des hauts fonctionnaires qui, encore aujourd’hui, œuvrent discrètement mais efficacement au service d’autres parties. Ces cadres influents entravent l’application stricte de certains décrets gouvernementaux et refusent catégoriquement de rompre avec les pratiques héritées du passé. Par leur immobilisme assumé, ils s’opposent à la réforme administrative que prône fermement le Président Kaïs Saïed.
Solidement installés à leurs postes, ils demeurent indéboulonnables, véritables piliers de l’inertie bureaucratique, et maîtrisent parfaitement l’art de freiner intentionnellement toute tentative de changement en multipliant les obstacles.
«Le responsable doit être animé par l’esprit d’un combattant engagé sur le front d’une nouvelle bataille de libération nationale», a récemment déclaré le Chef de l’État. Cette bataille nécessite non seulement une réforme législative en profondeur, mais aussi un renouvellement des élites chargées de la mettre en œuvre.
Le moment est venu pour la jeunesse tunisienne de répondre à l’appel et d’assumer pleinement la relève. Toutefois, cela passe impérativement et avant tout par une profonde épuration de l’appareil administratif, visant à déraciner les anciens piliers d’un système figé, afin d’ouvrir la voie à une véritable révolution administrative.