
Le CSS est encore à la recherche d’une nouvelle équipe dirigeante.
La Presse — Les temps ont bigrement changé. Auparavant, pour prendre les rênes du prestigieux club de la capitale du Sud, on faisait la queue et on se bousculait au portillon. Aujourd’hui, on se fait longuement prier pour avoir l’honneur de cette distinction. Le CSS n’est plus ce club riche qui fait couler la salive et qui attire les convoitises. Il est devenu une montagne de difficultés et un fardeau effrayant lourd à porter. La faute à qui ? C’est justement la question que veut esquiver pour le moment le Haut comité en attendant de trouver une nouvelle direction capable de gérer cet héritage.
Une guerre de clans
Sa première réunion de dimanche dernier n’a pas débouché sur un compromis entre deux camps, voire deux clans qui ont passé des heures à se renvoyer l’ascenseur de la mauvaise gouvernance au lieu d’assumer chacun sa part de responsabilité.
Au lieu d’un débat serein et fructueux, les échos ont fait état d’échanges très vifs, voire houleux. Autour de la table, ils n’étaient pas nombreux à venir affronter la dure réalité et à apporter des solutions rapides et concrètes. Chacun des deux clans a cherché à défendre son bilan.
Jawhar Lâadhar a parlé au nom du dernier comité élu poussé à la sortie pour critiquer vertement la méthode du comité de direction provisoire actuel de Mahdi Frikha qui, selon lui, «est allé trop loin en faisant un déballage public de la cuisine du club qui aurait dû rester interne et ne pas dépasser les murs de la salle de réunion».
Ce dernier, tout en tenant à préciser qu’il n’a jamais cherché à «régler publiquement ses comptes avec ceux qui l’ont précédé», a crânement défendu sa politique «de transparence dans la gestion administrative et financière du club pour que tout soit clair aux yeux des supporteurs», avant de finir par se féliciter pour «cet état des lieux auquel il a procédé durant les trois mois de son mandat écoulé et qui constitue un bon point de départ pour la politique d’assainissement de la situation financière».
Cohabitation entre le provisoire et le flou
Bien entendu, une pareille tension dans le camp des Noir et Blanc ne peut que laisser la porte ouverte à toutes les options. Face à ces divergences qui ont pris l’ampleur de divisions profondes, le Haut comité de soutien présidé par Mohamed Aloulou s’est donné une semaine pour trancher. Soit reconduire le comité directeur provisoire de Mahdi Frikha ou désigner une autre équipe. Tout est donc en suspens à moins d’une semaine de reprise des entraînements.
Le nom du futur entraîneur qui va remplacer Lassaâd Dridi n’est pas encore connu même si on dit que Mohamed Kouki est dans la salle d’attente et que la piste Anis Boujelbène n’est pas définitivement écartée. Les nouvelles recrues qui ont été déjà ciblées par une commission technique pourraient connaître le même sort que celui de l’attaquant de l’ESZ Younès Rached, longtemps pressenti au CSS avant de changer de direction et de signer avec l’Espérance.
Pendant cette période de flou total, les décisions sur des litiges en cours continuent de tomber et s’ajoutent à la liste de ceux qui attendent d’être réglés. Wadhah Zaïdi a obtenu un jugement en sa faveur pour un montant de 261 mille dinars, Amen Allah Habboubi pour un montant de 164 mille dinars et Pedro S. pour un montant de 130 mille euros. Et ça ne fait que commencer.
Le CSS a besoin d’un premier fonds de 3,5 millions de dinars pour le déblocage de la situation et l’entame des premiers préparatifs de la saison. On aurait aimé être autant optimiste que le président du Haut comité de soutien Mohamed Aloulou qui s’est empressé de déclarer que «le problème du CSS n’a jamais été une question d’argent et qu’il faut seulement savoir aller le chercher là où il se trouve au bon moment» mais il faut reconnaître que c’est loin d’être le cas et que la cohabitation du provisoire avec le flou va durer encore pour quelque temps avant de parler et d’espérer une vraie sortie du bout du tunnel.