Accueil A la une Octroi des bourses universitaires : Des critères à revoir de fond en comble 

Octroi des bourses universitaires : Des critères à revoir de fond en comble 

Une fois la joie de la réussite passée, les nouveaux bacheliers auront du pain sur la planche. En somme, de quoi remplir la période estivale. La multitude de papiers et de documents à fournir leur feront oublier l’idée qu’ils se faisaient d’un repos bien mérité après une année scolaire studieuse.

D’aucuns diraient que c’est normal d’autant qu’ils doivent commencer à affronter les difficultés de la vie quotidienne. On en convient.

Toutefois, il ne faudrait pas qu’on leur complique cette vie au point d’en être dégoûté.

C’est, justement, ce à quoi l’on assiste au vu des nombreuses démarches administratives fastidieuses qui attendent nos futurs étudiants.

Parmi ces démarches, on aimerait bien s’attarder un tant soit peu sur les procédures en lien avec les bourses universitaires.

Il est temps de réviser les conditions de leur octroi. Lorsqu’on consulte la très longue liste de documents exigés, on a… le tournis ! On n’exagère en rien. Il n’y a qu’à voir les sites du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique dédiés à cet effet.

On n’observe aucun effort de simplification des dossiers ou de facilitation des procédures. 

La numérisation de l’administration tant vantée ne semble avoir eu aucun effet.

Malgré ce qu’on nous dit, rien n’a changé. 

Notre administration reste fidèle à son image: celle d’être encore papivore à l’ère de ce qu’on appelle la “révolution numérique”.

Les démarches pour la  constitution d’un dossier de bourse, à elles seules, constituent un vrai parcours du combattant.

Ceux qui veillent à ce volet en ont-ils conscience ?

Orientations sociales

De toutes les façons, l’exemple des bourses pour les étudiants enfants de personnels de l’enseignement (instituteurs, professeurs, personnels encadrants aussi bien dépendant du ministère de l’Education que de celui de la l’enseignement supérieur) font l’objet d’un traitement à part. 

Les bourses ne leur sont accordées que de façon exceptionnelle. 

C’est-à-dire après négociation d’un quota avec la partie syndicale. Cette “anomalie” perdure depuis un quart de siècle.  

Malheureusement, cette politique d’octroi des bourses universitaires a besoin d’être revue de fond en comble à la lumière des transformations socioéconomiques intervenues au cours des trois décennies passées. Et le plus tôt sera le mieux.

Les critères exigés ne peuvent plus être appliqués dans la conjoncture actuelle. Ils ne sont plus valables, tout simplement.

En outre, ils ne sont pas compatibles avec les nouvelles orientations sociales de la politique que veut instaurer le Président de la République.

Dégringolade de la classe moyenne

Selon des statistiques, le tiers des étudiants  bénéficie d’une bourse alors que plus des deux tiers en sont exempts. Une petite minorité (un peu plus d’un millier) a recours aux prêts. Dans tous les cas, cette situation n’est pas du tout enviable et ne reflète pas l’image de cette Tunisie jalouse de la qualité de son système éducatif et des succès enregistrés durant les trois décennies qui ont suivi l’Indépendance.

Donc, un retour à plus de “social” en matière de bourses peut contribuer largement à alléger le fardeau des familles ayant un étudiant et, parfois, plus. N’oublions pas que la détérioration du pouvoir d’achat a rendu caducs ces critères d’octroi des bourses. Aujourd’hui, même ce qu’on appelait la “classe moyenne” n’existe plus. 

On peut considérer qu’elle subit une dégringolade puisqu’elle n’est plus capable de faire face aux dépenses de scolarisation (exemple d’une famille ayant en charge plusieurs enfants scolarisés dont des étudiants nonboursiers).

En outre, un allègement substantiel de la paperasse constitutive des dossiers de demandes de bourses est vivement recommandé. Car il  nous semble que beaucoup de documents ne sont pas nécessaires. On ne peut que rester sans voix devant une liste de papiers à fournir qui dépasse allègrement la dizaine. Il sera demandé autant pour n’importe quelle autre démarche.

Pourtant, on peut épargner bien de fatigue et de perte de temps à nos étudiants (et aux citoyens tunisiens en général) en mettant en œuvre les nouvelles technologies et l’administration digitale. N’est il pas temps de remettre la question de l’identifiant unique sur la table?

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