Accueil Culture Art Rue au Festival d’Avignon : Laâroussa en héritage

Art Rue au Festival d’Avignon : Laâroussa en héritage

En mêlant danse, musique, vidéo documentaire et gestes ancestraux, Selma et Sofiane tissent les récits et les gestes des femmes potières de Séjnane avec ceux des interprètes, dans une écriture chorégraphique qui interroge la mémoire, le territoire… Il s’agit d’une nouvelle création pour le festival d’Avignon. 

La Presse — L’association L’Art Rue et les deux chorégraphes Selma et Sofiane Ouissi seront présents avec leur nouvelle création chorégraphique «Laarousse Quartet», à la 79e édition du festival d’Avignon qui se tiendra du 5 au 26 juillet.

L’œuvre qui sera présentée les 6, 7 et 8 juillet à 19h00 à La Fabric A, s’articule autour des potières de Séjnane et  interroge le geste dans sa capacité à créer du lien, à transformer la matière et à transcender les frontières sociales, culturelles et géographiques. En mêlant danse, musique, vidéo documentaire et gestes ancestraux, Selma et Sofiane tissent les récits et les gestes des femmes potières de Séjnane avec ceux des interprètes, dans une écriture chorégraphique qui interroge la mémoire, le territoire et la transmission.

Cela a commencé en 2011 quand Sofiane et Selma Ouissi se sont rendus à Sejnane, dans le nord de la Tunisie, pour rencontrer Chedlia Saïdani, Sabiha Ayari, Aljia Saïdani, Cherifa Saïdani, Emna Saïdani, Habiba Saïdani, Lamia Saïdani, Jemaâ Selmi et d’autres femmes potières qui se transmettent un savoir ancestral (plus de 3.000 ans d’existence) de mère en fille : le façonnage de poupées d’argile, laâroussa.

De cette rencontre est née une partition chorégraphique créée et interprétée par les deux chorégraphes-danseurs, regardant le geste artisanal comme une expérience esthétique. Ils revisitent cette pièce originale pour la transmettre aux quatre danseuses Amanda Barrio Charmelo, Sondos Belhassen, Marina Delicado Bellmunt et Moya Michael, explorant le corps comme lieu de mémoire et de transformation, Laâroussa Quartet s’inscrit dans une démarche de «société rêvée », où le geste, fragile et puissant, devient un acte de résistance.

Le public du festival  pourra découvrir, le 11 juillet à 15h00 à l’Utopia – Manutention, le documentaire expérimental «Séjnane, là où naît le geste», suivi d’une discussion avec Sofiane Ouissi et Sondos Belhassen, interprète dans Laâroussa Quartet. Ce choréo-documentaire fait écho au processus de création de «Laarousse Quartet».

Artisanat, danse, musique et cinéma sont réunis pour faire vivre et sentir une qualité de corps fragile et semblable à nulle autre. Les frères Ouissi la décrivent comme la qualité d’«un corps libre qui invente son propre geste ».  A 16h00, le même jour, il sera question de la projection de «Wajdan» (2020), une commande du Guggenheim Museum – Abu Dhabi, également suivie d’un échange où le duo interroge les relations sociales et la place des artistes en période de crise.

Cinq artistes féminines dirigées à distance ont été filmées chez elles avec leurs téléphones portables. Elles répondent à la voix de Wajdan, une réfugiée politique syrienne vivant en France, dont l’histoire faisait partie d’un autre projet artistique de Selma et Sofiane Ouissi : Le Moindre Geste. Vidéo expérimentale empreinte d’humanité, elle interroge les relations sociales et la place des artistes en temps de crise.

Ces projections s’inscrivent dans le cadre du programme «Les Territoires cinématographiques» qui tisse un dialogue entre le spectacle vivant et le cinéma imaginé avec les cinémas Utopia d’Avignon. C’est un rendez-vous quotidien de projections de films à l’issue desquelles le public rencontre et échange avec des artistes de théâtre, des chorégraphes, des cinéastes, des activistes, des critiques et journalistes invités au Festival d’Avignon.

Cet espace explore les relations intimes que ces invités entretiennent entre les disciplines et avec le monde. Un espace pour étendre le regard sur les thématiques portées au plateau, les territoires de la langue invitée et le Café des idées.

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