
Cent onze bus destinés à la Transu ont été aperçus quittant, en cette matinée de mercredi 18 juin, le port de La Goulette. Ils circulaient en file tout le long de la route express La Goulette-Tunis pour rejoindre les dépôts de la Transtu.
La Presse — Le Tunisien va retrouver les mêmes couleurs du parc du transporteur du Grand Tunis. Ce qui réconforte les usagers de la Transtu, c’est de revenir, d’abord, à la couleur jaune emblématique et, ensuite, de voir le logo de la société bien mis en évidence des deux côtés du bus.
Ces renforts seront suivis du deuxième lot de 189 autres véhicules. Ce qui fera que notre société pourra compter plus de 700 bus lui permettant d’améliorer un tant soit peu ses services et desserrer l’étau autour de certaines destinations.
De plus, 85 autres bus seront réceptionnés bientôt. Il s’agit d’un deuxième lot du don de la Ratp (Régie autonome des transports parisiens).
On assure, du côté de la Transtu, que d’ici à la rentrée scolaire, le parc sera largement renforcé et répondra plus aisément à la forte demande.
Réserves et espoirs
Il y a, malgré ce sentiment de soulagement, un petit bémol. Comme on a pu le voir et entendu décrire par les responsables, ces nouveaux bus sont au top du point de vue équipement technique et confort. C’est, paradoxalement, ce qui fait leur talon d’Achille.
D’abord les sièges. Ces derniers ne manqueront pas d’apporter un vrai plus à la qualité des services. Mais ils posent un grand problème pour leur entretien et leur protection contre les actes de dégradation. Comme ils sont capitonnés (comme les sièges du métro de la marque Alstom et du train de la banlieue Sud), ils pourraient subir le même sort que ceux, justement, du métro. On peut le constater dans les métros 1, 4 ou 6.
Le capitonnage a été, littéralement, déchirés par des mains coupables. Le pire c’est qu’il n’y a eu aucune tentative de réparation parce que la Société ne disposerait pas de tapissiers ou que la maintenance serait à son plus bas niveau.
En tout cas, l’intention de ceux qui ont opté pour cette nouvelle génération de bus est, apparemment, bonne dans le sens où elle tire le niveau et la qualité du transport vers le haut. Malheureusement, on craint les conséquences des déprédations à l’instar de ce qui est arrivé aux sièges tapissés du métro de la marque Alstom. Les usagers en savent quelque chose.
On aurait aimé, du moins dans une étape transitoire, opter pour des sièges en teck comme ceux des rames du TGM qui ont près d’un demi siècle d’âge et qui ont résisté aux assauts des saccageurs ou ceux installés dans les anciens métros de la marque allemande Siemens.
L’autre point sur lequel on voudrait émettre une petite réserve concerne les caméras, les girouettes électroniques (indiquant le numéro du bus et sa destination) et les rideaux pour fenêtres. Tout est acceptable et ne peut être que le bienvenu. Sauf que les risques sont grands. Le moment est-il opportun, se demande-t-on ?
Certes, l’expérience des rideaux a déjà été tentée depuis plusieurs années. Elle a fait long feu. Le vandalisme en a eu raison. Pour les caméras, c’est une autre paire de manches. Les métros mis en service en novembre 2008 en étaient équipés, mais ces équipements n’ont eu presque aucun impact. D’ailleurs, ils sont inopérants.
Quel rôle pourront-ils jouer maintenant ? À supposer qu’ils parviennent à filmer les auteurs de vandalisme, aura t-on la possibilité de les empêcher de nuire ou de les arrêter ? Scepticisme sur ce point.
Quant aux girouettes, espérons qu’elles ne subiront pas le même sort que la signalisation électronique dont sont équipés les métros et qui ne remplissent pas toujours leur fonction.
Une vraie dynamique
Mais, malgré toutes ces réserves, un grand espoir est, désormais, permis concernant l’amélioration des conditions de transport en commun. En effet, il faut l’avouer, on n’a jamais vu, lors des trente années passées, une telle mobilisation d’efforts et de moyens dans ce secteur. À l’exception de la mise en service de la première ligne du métro (ligne Tunis-Ben Arous) en 1986 précédée de celle du métro du Sahel et l’électrification de la ligne Sncft de la banlieue Sud, rien d’aussi significatif n’a été entrepris. Surtout après 2010.
Aujourd’hui, on peut, au moins, se vanter des réalisations constatées en si peu de temps. Les commandes de bus et de rames de métro se multiplient, des centaines de ces véhicules ont déjà été livrés. La cargaison de 111 bus en provenance de Chine qui a été réceptionnée compte 51 bus standards et 60 articulés. 189 autres sont d’ores et déjà en route vers la Tunisie. Ils ont quitté le port de Xiamen le 14 juin. Leur arrivée est prévue au cours du début de la seconde quinzaine du mois de juillet (entre le 15 et le 19 juillet prochain.
Même chose pour les bus offerts par la Ratp. Un premier lot de 80 bus est arrivé depuis quelques semaines tandis qu’une deuxième cargaison de 85 bus coïncidera avec la rentrée scolaire prochaine.
En tout état de cause, le tout doit être nécessairement accompagné de mesures préventives contre les saboteurs et tous ceux qui se livrent à des incivilités ou ont des comportements inappropriés. Car on ne peut pas jeter un tel trésor en pâture aux vandales de tout acabit. D’autant que le prix d’un de ces bus oscille entre 500.000 et 600.000 dinars.
En vérité, le Tunisien attache beaucoup d’intérêt à la politique en matière de transport en commun et y voit de réelles avancées vers une sortie de crise.
A l’horizon 2027, un autre projet pourrait être réalisé avec l’acquisition de 54 rames de métro estimée à 540 milliards de nos millimes.
D’ici là, on nous promet une nette amélioration au niveau des prestations avec la rentrée scolaire prochaine.
Le parc de bus sera largement renforcé ainsi que les métros dont la capacité sera entre 60 et 70 métros. De quoi garantir une fréquence entre 10 et 15 mn. Trop optimiste, dirions-nous ! Qu’à cela ne tienne !
Omar
23 juin 2025 à 21:14
Tant que ces bus sont neufs, tout ira bien mais comment les garder en bon état le plus longtemps possible avec la mentalité du « rizk El bilik » qui règne partout, du simple passager au chauffeur du bus et au mécanicien qui est supposé suivre l’état des bus et assurer leur entretretien dans les délais.