
Lors de la huitième soirée de la 59e édition du Festival international de Carthage, l’artiste syrien Nassif Zeytoun est monté une nouvelle fois sur la scène du théâtre antique, renouant avec un public fidèle, lié à lui depuis sa première apparition en 2017.
Dès les premières minutes, la complicité entre le chanteur et ses spectateurs s’est imposée, portée par le rythme entraînant de «Tekka», suivi de «Nami A Saddri». Cette proximité, forgée au fil des ans, s’est renforcée au cours de ce cinquième concert à Carthage, après ceux de 2017, deux dates en 2019 (dont une ajoutée à la demande du public), et une en 2023.
Zeytoun n’a pas caché son attachement à ce rendez-vous estival, affirmant attendre ce moment chaque année. Une attente partagée par ses admirateurs, nombreux à affluer bien avant l’ouverture des portes, formant de longues files devant le théâtre.
Avant d’entamer les grands moments de partage musical avec le public, l’artiste a tenu à rendre hommage à Ziad Rahabani, récemment disparu. Il lui a dédié la chanson «Addeish Kan Fi Nass», reprise spontanément par le public.
Au fil du concert, Nassif Zeytoun a proposé un répertoire mêlant titres anciens et plus récents, oscillant entre ballades sentimentales et morceaux rythmés. Maîtrisant parfaitement l’espace scénique, il a su instaurer un dialogue fluide avec les spectateurs, les laissant choisir certains titres à interpréter dans une atmosphère détendue et participative.
Ce cinquième passage à Carthage dépasse la simple performance vocale : il témoigne d’une présence scénique affirmée et d’un lien consolidé avec son public. Des titres comme «Bel Ahlam», «Habibi W Bass», «Majbour», ou encore «Qaddā W Qodoud» ne sont plus de simples chansons, mais des passerelles constantes entre l’artiste et ses fans.
Le public de Carthage ne s’est pas contenté d’écouter: il a chanté d’une seule voix, accompagnant l’artiste du début à la fin, formant un véritable chœur collectif, amplifiant l’énergie du concert. Une dynamique qui a transformé la scène en un espace de communion, où l’interaction allait bien au-delà du spectacle.
Parmi les moments marquants de la soirée, on note la montée sur scène du chanteur tunisien Mortadha Fettiti pour interpréter en duo la chanson «Ya Sidi Ense». Il a ensuite chanté «Ya Lalla Jitak Bdekhil», avant de partager un second duo humoristique avec Zeytoun sur le titre «Asl Ez-Zin Fil Eynin», en dialecte tunisien, suscitant une vive réaction du public. Le chanteur tunisien a ensuite interprété «Baba», titre à l’origine de sa rencontre avec Nassif Zeytoun, qui a par ailleurs annoncé un projet commun à venir.
Le concert a également été ponctué d’un hommage à Georges Wassouf avec «Khesret Kell Ennas», avant d’atteindre son apogée avec «Msh Am Tzabbat Maai» et «Hiye Elli Ghamzattni», morceaux qui ont entraîné le public et l’artiste dans une danse spontanée.
Durant toute la soirée, la voix de Zeytoun s’est déployée avec souplesse et intensité, portée par une maîtrise émotionnelle qui colore chaque mot d’une sincérité palpable. Enfin, fidèle à une tradition personnelle, il a interprété «Hawiyati», une ode à sa patrie, la Syrie, avant de chanter «Wen A Ramallah», concluant ainsi une soirée marquée par la diversité des styles et l’engagement du public.