
Nancy Ajram est en effet l’idole de plus d’une génération. À 45 ans, elle est de ces artistes capables de résister à l’épreuve du temps sans renier leur essence.
Avec des millions d’abonnés sur les plateformes des réseaux sociaux et des milliards de vues sur YouTube, elle a réussi à installer sa carrière dans la durée.
La Presse — Pour la soirée du 2 août, le public de la 59e édition du Festival international de Carthage a eu rendez-vous avec la star libanaise Nancy Ajram qui signe son grand retour après 8 ans d’absence. Les billets se sont écoulés dès les premières heures de leur mise en vente en dépit du prix relativement élevé de 90 d pour les gradins.
Ils ont réapparu dans les jours suivants, réinjectés au marché noir et proposés sur les réseaux sociaux à des sommes colossales allant jusqu’à 250 d ou même plus. L’engouement des fans s’est poursuivi le jour du concert avec un parking presque complet et de longues files d’attente plusieurs heures avant le début du show.
Dès l’ouverture des portails, les spectateurs sont entrés en courant pour s’arracher des places qui leur permettraient de voir leur star adorée de plus près et de ne rien manquer de l’ambiance de la soirée. Le célèbre chanteur Saint-Levant, qui se produit sur scène dans les jours qui suivent, a fait partie de l’audience, accompagné de son père.
Parmi le public présent, de nombreux Algériens qui ont fait le déplacement spécialement pour ce concert. Les membres du Fan club de Nancy Ajram qui se sont organisés pour la soirée ont été facilement reconnaissables par leurs pancartes portant son nom, ses photos et la couverture de son dernier album.
Nancy Ajram est en effet l’idole de plus d’une génération. À 45 ans, elle est de ces artistes capables de résister à l’épreuve du temps sans renier leur essence. Avec des millions d’abonnés sur les plateformes de réseaux sociaux et des milliards de vues sur YouTube, elle a réussi à installer sa carrière dans la durée. Ses premiers succès continuent de tourner sur les ondes, et les plateformes de streaming révèlent une étonnante fidélité intergénérationnelle.
Le concert à Carthage a été un succès tout en légèreté, porté par une ambiance joyeuse et une artiste pleine de charme. Nancy a excellé dans l’interprétation de ballades touchantes avec une voix douce et mélodieuse, tout en maîtrisant des registres plus rythmés. Une chose est sûre, pas de playback.
Les tubes récents comme «Bednanwalaa l jaw» sur lequel elle a fait son entrée et «Hobbaksaffah» ont été alternés avec ses tout premiers succès, dont notamment «Ah w nos» et «Akhassmak ah» qui remontent à son troisième album sorti en 2003. Il y avait également «Yeatabtab», «Men Nadhra», «Oultanikida» et de nombreux autres titres qui racontent l’amour et les émotions simples et pures sans artifices.
Chaque morceau agit comme une madeleine de Proust, nous plongeant dans les souvenirs d’une époque révolue. Les chansons ont été reprises avec justesse, avec, en bonus, «Omi» que le public a demandé et qui n’était pas, à l’origine, programmée.
En plus de son talent de chanteuse, Nancy Ajram, qui a commencé sa carrière à un âge précoce, s’est toujours distinguée par une fraîcheur infantile. Contrairement à de nombreux artistes de sa génération, elle n’a jamais tenté de «faire jeune».
Elle l’est restée dans sa spontanéité, dans les paroles de ses chansons délicates et naturelles et surtout dans une forme d’innocence que son physique inspire. Son allure incarne en effet un style à part, fait de simplicité raffinée et d’une capacité à séduire sans jamais trop s’exposer. Le public de Carthage est tombé sous le charme de son air de princesse, sublimé par une présence scénique à la fois douce et magnétique.
Le concert de Nancy Ajram est globalement réussi sur plus d’un niveau. Avec plus de 20 chansons sur deux heures, le public a chanté, dansé et vibré au rythme des tubes qui ont conquis les charts. Ces airs ne semblent pas avoir une date de péremption. Ils ne cessent de célébrer cette part de candeur et cette enfance non pas nostalgique, mais vivante, qu’elle convoque à travers ses mots et ses mélodies. Discrète et intemporelle, elle continuera certainement de fasciner plusieurs générations.