Gafsa : La piscine rouvre, mais dans quelles conditions ?
La Presse — Après une longue attente, la piscine municipale de Sidi Ahmed Zarroug — une mémoire aquatique de la ville — a rouvert ses portes aux citoyens, alors que l’été tire déjà à sa fin et que les préparatifs de la rentrée scolaire pointent à l’horizon. Une réouverture tardive, pour ne pas dire ratée, qui suscite une vive polémique à Gafsa.
Cette piscine, véritable patrimoine local, n’est pas qu’un simple bassin d’eau fraîche. Elle fait partie intégrante de la mémoire collective des Gafsiens. Avant que les piscines privées ne se multiplient dans la région, elle était le lieu de prédilection des familles, des enfants et des jeunes en quête de fraîcheur et de loisirs accessibles.
Mais cette année encore, et pour la deuxième saison consécutive, la réouverture a été retardée de manière incompréhensible. Une décision qui laisse perplexe. Abderrahmen, qui accompagnait ses enfants, n’a pas manqué de le souligner : « Les travaux d’entretien et de préparation auraient pu être effectués bien avant, avant les pics de chaleur qui ont frappé la région durant les dernières semaines ».
L’absurdité de la situation ne s’arrête pas là : les baigneurs doivent composer avec un soleil de plomb, faute d’installations adéquates. Une mère de famille nous interpelle pour exprimer ses doléances : « Aucun parasol n’a été prévu, pas plus que des chaises ou des espaces à l’ombre pour les parents venus accompagner leurs enfants. Un inconfort manifeste, qui risque d’écourter les visites et d’entraver la fréquentation d’un lieu pourtant dont on attendait beaucoup ».
Autre particularité de cette piscine, qui la distingue des autres : elle est alimentée par une source naturelle. Autrefois, on lui prêtait même des vertus thérapeutiques, notamment dans le traitement de certaines affections cutanées. Un atout qui, à lui seul, justifierait une meilleure valorisation du site.
Face à cette réouverture jugée bâclée, les voix s’élèvent pour interpeller la municipalité. De nombreux citoyens réclament une gestion plus rigoureuse et une amélioration des conditions d’accueil. Car au-delà de la baignade, il s’agit de répondre à un besoin de loisir essentiel, dans une ville qui en manque cruellement.
La piscine municipale de Sidi Ahmed Zarroug mérite mieux qu’une simple remise en service de dernière minute. Elle doit être réhabilitée, valorisée, et surtout respectée, à la hauteur de ce qu’elle représente pour les habitants de Gafsa.