
L’économie tunisienne a enregistré une croissance de 2,4 % au premier semestre 2025. Un chiffre qualifié de très significatif par l’économiste Ridha Chkoundali, qui y voit le signe d’une amélioration tangible des performances économiques du pays. Invité de la radio nationale ce samedi 16 août, le professeur d’économie a estimé que cette reprise témoigne d’un redressement réel de l’activité nationale, après plusieurs années de stagnation.
Selon lui, cette dynamique a permis la création d’environ 40 000 emplois au cours du deuxième trimestre, contribuant ainsi à une baisse du taux de chômage, passé de 15,7 % à 15,3 %. Cette amélioration, a-t-il précisé, pourrait également avoir des répercussions positives sur les finances publiques, en générant une augmentation des recettes fiscales. Cela offrirait à l’État de nouvelles marges de manœuvre budgétaires pour relancer l’investissement public et accélérer la réalisation des projets nationaux.
Ridha Chkoundali attribue cette croissance notamment à la hausse des importations de matières premières semi-transformées et de biens d’équipement, qui sont directement liées à la production industrielle. Plusieurs secteurs stratégiques ont connu une nette progression au cours des derniers mois. L’extraction de phosphate a fortement rebondi, enregistrant une croissance de 39,5 %, tandis que les industries chimiques ont progressé de 10 %. L’agriculture, autre pilier essentiel de l’économie tunisienne, a enregistré une croissance de 9,8 %, renforçant la dynamique de reprise.
L’économiste souligne en outre que la demande intérieure, en particulier l’investissement public, a joué un rôle central dans cette évolution. Pour lui, ce levier demeure essentiel pour consolider les bases de la reprise et instaurer une stabilité économique durable. Il insiste sur l’importance de poursuivre cet effort d’investissement pour garantir la continuité de cette tendance positive et permettre à l’économie tunisienne de franchir un nouveau palier dans les mois à venir.
Dans ce même cadre, Ridha Chkoundali appelle à capitaliser sur cette dynamique en renforçant les politiques de soutien à la production nationale, en améliorant le climat des affaires et en maintenant un niveau soutenu d’investissement public. Selon lui, c’est à ce prix que la croissance pourra devenir inclusive et durable, au service du développement du pays.