
Le département d’État américain a annoncé la suspension temporaire de la délivrance de visas de visite aux ressortissants de la bande de Gaza, y compris les visas pour raisons médicales et humanitaires, dans l’attente d’un “examen complet et approfondi” du programme.
Cette décision concerne les visas de type B1/B2, généralement accordés à des fins touristiques, médicales ou professionnelles. Le département d’État a reconnu que “quelques” visas avaient été récemment délivrés à des personnes originaires de Gaza, sans fournir de chiffres exacts.
D’après les statistiques officielles disponibles, plus de 3 800 visas B1/B2 ont été délivrés depuis le début de l’année 2025 à des détenteurs de documents de voyage palestiniens, dont 640 au mois de mai.
La suspension intervient dans un contexte de polémique politique intérieure, après qu’une influenceuse d’extrême droite, Laura Loomer, a publié une vidéo sur la plateforme X (anciennement Twitter) affirmant que des Palestiniens se faisant passer pour des réfugiés de Gaza seraient entrés récemment aux États-Unis via San Francisco et Houston.
Ces allégations ont rapidement été reprises par des élus républicains. Le représentant Chip Roy (Texas) a réclamé des éclaircissements officiels, tandis que Randy Fine (Floride) a qualifié la situation de “menace pour la sécurité nationale”.
En réaction, plusieurs organisations de la société civile ont condamné la décision du gouvernement américain. Le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) a dénoncé ce gel des visas comme un nouvel exemple de “cruauté délibérée” de l’administration Trump.
L’ONG Palestinian Relief Society, qui facilite depuis plus de 30 ans l’évacuation médicale d’enfants blessés ou gravement malades depuis Gaza vers des hôpitaux aux États-Unis, a également tiré la sonnette d’alarme.
“Cette politique portera un préjudice irréparable à notre capacité à sauver des vies”, a déclaré l’organisation dans un communiqué.
Ce n’est pas la première fois que l’administration Trump répond à une campagne menée par Laura Loomer. Fin juillet, suite à une autre intervention de l’influenceuse, le Pentagone a annulé la nomination d’une enseignante à l’Académie militaire de West Point.