
Certes, un nul heureux arraché à la dernière minute est toujours bon à prendre, mais la déception est de mise dans le camp sfaxien.
La Presse —Face à des Cabistes qui avaient grand soif d’arracher leur premier succès et qui avaient pratiquement tout entrepris pour l’obtenir, le CSS n’a réussi à échapper à la défaite que dans les arrêts de jeu grâce au but égalisateur de Willy Onana (90 + 2 ). Un match nul sur le fil qui a redonné un peu de couleur au visage de l’entraîneur des Sfaxiens, Mohamed Kouki, lequel a manqué d’un cheveu d’essuyer son deuxième revers d’affilée. Mais dans l’entourage des «Noir et Blanc», ce point obtenu inextremis devant un adversaire jouant à dix durant toute la seconde mi-temps après l’expulsion, avant le retour aux vestiaires, de l’auteur du but de l’ouverture du score Farouk Bougatfa à la quarantième minute de jeu, n’a pas suscité l’euphorie. Mohamed Kouki a juste poussé un petit soupir de soulagement avant de fustiger le «manque d’application et le peu d’abnégation de certains cadres de l’équipe en première mi-temps». Faisait-il allusion au trio Ali Mâaloul, Mohamed Salah Mhadhebi, Mohamed Trabelsi qu’il avait fait sortir durant la pause ? Sans doute, même s’il a essayé de se rattraper dans sa déclaration d’après-match pour trouver des circonstances atténuantes à Ali Mâaloul, expliquant qu’il «a besoin de plus de matches dans les jambes et d’une meilleure condition physique pour s’imposer comme titulaire à part entière et patron incontournable de l’équipe».
Mauvais casting
Mais au lieu de s’en prendre à ses joueurs qui ont semblé égarés en première mi-temps, sans fil conducteur et sans cohérence dans leur jeu, Mohamed Kouki aurait dû commencer par faire son mea- culpa et avouer qu’il a fait un très mauvais casting de son Onze de départ et une très mauvaise approche tactique du match. En faisant confiance au même schéma de jeu avec un 3-4-3 qui ne lui a pas réussi devant l’ESZ, en reconduisant la même charnière centrale de la défense (Derbali, Ben Khedher, Baccar) pour positionner plus haut les deux excentrés Mhadhebi et Mâaloul, il a recommis la même erreur payée cash contre les Zarzissiens. Le retour à une défense à quatre en seconde mi-temps, avec un bloc plus équilibré et plus compact et des lignes plus rapprochées qui ont changé le visage de l’équipe, témoigne bien qu’il n’a pas mis tous ses atouts pour emballer le match d’entrée et qu’il a préféré être prudent et ne pas jouer toutes ses cartes d’emblée. Jusqu’à laisser ses trois meilleures recrues étrangères sur le banc. Une décision qui a surpris et laissé perplexes et ahuris les membres de son staff. Dans ce duel bien musclé avec des Bizertins tout feu tout flamme, la présence de joueurs bien aguerris au combat athlétique était indispensable. L’entrée de Kévin Mondeka dans l’axe central a donné du poids et de l’assurance à la défense. Hasamadou Ouédraogo a équilibré la formule du milieu de terrain. Avec plus de hargne et d’efficacité dans le travail de récupération. Willy Onana a transfiguré le secteur offensif et a été l’auteur du but de l’égalisation qui a évité à Mohamed Kouki d’assumer la lourde responsabilité et de subir les éventuelles retombées d’un deuxième passage à côté de la plaque. Sauvé d’extrême justesse de la défaite, Mohamed Kouki aura intérêt à corriger vite ses choix assez controversés plutôt que de continuer à se réfugier derrière le prétexte que son groupe est «encore en période de rodage et peaufinage et qu’il lui faudrait du temps pour avoir une meilleure cohésion et être un collectif solide qui séduit par un jeu mieux cousu et qui gagne les matches les plus durs». Mais, à Sfax et avec tous les espoirs qu’il a fait naître en mettant haut la barre avant d’entrer dans le vif du sujet, on ne va pas l’attendre longtemps et le laisser cafouiller, tâtonner et jouer avec le feu comme dans ce match contre le CAB.