Accueil Culture Décès en Italie de ​Pippo Baudo : Le grand show-man a tiré sa révérence

Décès en Italie de ​Pippo Baudo : Le grand show-man a tiré sa révérence

Le décès de Pippo Baudo, le célèbre animateur de la Rai, est décédé le 16 août. Un lien indéfectible entre la Tunisie et la RAI1.

… à l’âge de 89 ans à Rome. Né Giuseppe Raimondo Vittorio Baudo, le Sicilien a traversé les générations avec plus de 60 ans de carrière sur le petit écran et laisse donc un immense vide dans le cœur des téléspectateurs et marque la fin d’une ère pour la télévision italienne. Si sa carrière est intrinsèquement liée à l’histoire de la RAI, son héritage dépasse largement les frontières de l’Italie, et trouve un écho particulièrement fort en Tunisie. Pour toute une génération de Tunisiens, la RAI1 n’était pas qu’une simple chaîne de télévision étrangère. Elle était un pont culturel, rendu possible par la puissance du signal émis depuis le répéteur du Boukornine. Dans les années 80, à l’occasion du championnat du monde de football, ce signal amplifié a permis à des foyers tunisiens d’accéder à un monde de programmes italiens, et de s’immerger dans une culture vivante et colorée.    

Pippo Baudo, Raffaella Carrà, et l’apprentissage de l’italien

​Ce « soft power » involontaire a été porté par des figures emblématiques. Pippo Baudo, le maestro, animait des émissions de divertissement  comme Domenica IN, le Festival de Sanremo…, qui étaient de véritables rendez-vous pour les familles. Avec des artistes comme la regrettée Raffaella Carrà, et des figures intellectuelles comme Piero Angela, la télévision italienne offrait un mélange unique de divertissement, de culture et d’information.    

​Les soirées passées devant ces émissions, les rires partagés, et l’attente des épisodes de dessins animés comme Topo Gigio ont permis à des milliers de jeunes Tunisiens d’apprendre l’italien de manière ludique et naturelle. Sans cours formels ni manuels, ils se sont familiarisés avec la langue, la musique, et les codes culturels de l’Italie. La culture italienne, déjà aimée et appréciée pour sa gastronomie et son art de vivre, s’est ancrée encore plus profondément.

Cette fascination pour la culture italienne, nourrie par la RAI, a créé un véritable capital sympathie en Tunisie. Une opportunité unique s’est offerte au gouvernement italien de l’époque, qui aurait pu facilement capitaliser sur cette affection. Il aurait suffi d’une simple volonté politique et d’un développement de l’italophonie et d’une politique linguistique à l’étranger.   

​Hélas, cette opportunité a été manquée. On peut regretter que l’Italie n’ait pas su transformer cette diffusion culturelle spontanée en une stratégie de long terme pour sa langue et son patrimoine. Le legs de Pippo Baudo et de la RAI1 en Tunisie demeure un exemple éloquent de l’impact des médias sur les relations culturelles, et un rappel poignant de ce qui aurait pu être. Son décès est un adieu non seulement à un grand animateur, mais aussi à une époque dorée des liens culturels entre les deux rives de la Méditerranée.

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