
Le parquet général libyen a émis un mandat de dépôt contre un propriétaire de lion ayant diffusé des vidéos montrant l’animal lâché sur des individus dans un but prétendu de « plaisanterie » et de moquerie, une affaire ayant suscité une vive polémique en Libye et à l’étranger.
Dans un communiqué publié mercredi soir, l’institution judiciaire a précisé que cette décision faisait suite à la diffusion d’enregistrements vidéo « contenant des comportements contraires à la charia, à la loi et aux valeurs humanitaires ». Le prévenu aurait délibérément libéré le fauve sur ses victimes, semant la terreur et les humiliant, sans égard pour les conséquences psychologiques et sociales désastreuses de ses actes.
L’intervention du parquet intervient après la viralité d’une séquence montrant un propriétaire d’une ferme libyenne lâchant son lion sur un travailleur égyptien sous couvert de « blague ». Cet incident avait provoqué une vague d’indignation en Égypte comme en Libye, malgré les tentatives de l’accusé de minimiser les faits en les qualifiant de simple boutade.
Ce dernier cas n’est malheureusement pas isolé. En juillet dernier, une vidéo avait déjà montré un fermier libyen libérant son lion sur des travailleurs africains pour les terrifier, suscitant une large réprobation.
Ces incidents se multiplient en Libye en raison d’un phénomène persistant : la détention d’animaux sauvages dans des fermes ou même des domiciles privés, et ce en dépit d’une interdiction officielle.
Ces pratiques ont déjà conduit à des tragédies. Un enfant de quatre ans a péri à Ajdabiya, attaqué par un tigre dans une ferme. Il y a trois ans, un travailleur soudanais avait été dévoré par plusieurs lions dans une exploitation de la région de Buhedi, à Benghazi.