Accueil A la une Microfinance : Un levier de transformation économique

Microfinance : Un levier de transformation économique

La microfinance, de l’avis des experts, pourrait devenir un levier fondamental de la transformation économique nationale et un facteur d’inclusion financière durable. Un tel enjeu repose toutefois sur la capacité de ce système à dépasser ses limites et à corriger ses imperfections.

Deux exigences qui supposent, elles-mêmes, l’accélération de la digitalisation, la diversification des mécanismes de financement et l’implication totale dans les choix stratégiques nationaux.

La Presse — Les dernières statistiques des programmes de microfinancement retiennent un comportement plutôt réconfortant. Pourtant, les taux d’intérêts accordés par les différentes institutions de la microfinance sont « élevés et connaissent des évolutions importantes », comme l’a affirmé le spécialiste financier Bessam Ennaifer, à la TAP.

Cette dynamique pourrait s’expliquer, donc, par l’intégration, peut-être bien, de nouvelles technologies, telles que la banque mobile et les plateformes de financement participatif. C’est ce que confirme, en tout cas, une étude récente de Tunisie Valeur sur l’état des lieux et les perspectives de la micro-finance en Tunisie

On parle ainsi de 111.583 prêts accordés juste pour le premier trimestre de 2025, ce qui laisse prédire un volume annuel assez conséquent.  Un bon comportement qui a impacté systématiquement l’encours des microcrédits qui a évolué de 33,7 millions de dinars, pour se situer ainsi aux alentours de 2.596 millions.

Une réelle dynamique que Bassem Ennaifer justifie surtout par l’assouplissement des procédures administratives, la diversification des mécanismes du micro-financement et l’amélioration du niveau d’accès aux micro-crédits.

On reconnaît justement que cette question d’accès a toujours constitué la principale contrainte aux porteurs des «petites idées».

Le rapport de «Tunisie Valeur» reconnaît, d’ailleurs, l’impossibilité de certaines populations, et elles sont assez nombreuses, de prétendre facilement à des prêts, malgré l’évolution remarquable des mécanismes de financement.

Le problème est donc ailleurs. L’étude retient ainsi le manque de souplesse administrative, la timidité des incitations, et même l’absence d’évaluations sérieuses des projets eux-mêmes. 

L’on pense toutefois que les problèmes des populations rurales sont beaucoup plus profonds. Les économistes évoquent, souvent, le manque d’infrastructure appropriée, de connectivité fiable, la faible rentabilité de l’activité économique locale, dans son ensemble, l’absence de garanties suffisantes et le risque élevé au niveau de certains secteurs, l’agriculture notamment.

Repenser le refinancement 

L’étude relève par ailleurs que le refinancement se présente, de son côté, comme une source de blocage contraignante, faute de souplesse et de cohérence.

Les institutions de microfinance ont souvent droit à des refinancements par les banques locales ou encore des fonds internationaux à des taux plutôt élevés. Des conditions qui ne leur permettent pas de prétendre à une dynamique de croissance durable.

Toutefois, les difficultés actuelles de la microfinance ne pourraient pas « occulter » des perspectives qui pourraient être positives. L’étude estime même que la microfinance pourrait devenir, notamment à moyen terme, un levier incontournable de la transformation économique nationale, un facteur de stabilité financière et un atout de performance productive.

Cela suppose néanmoins l’accélération de la digitalisation, le renforcement du cadre réglementaire, la diversification des mécanismes de financements et la garantie d’un système de refinancement bien adapté.

Notre microfinance est appelée à agir aussi dans une logique d’intégration positive dans la stratégie économique nationale et dans un esprit d’association totale à ses enjeux stratégiques.

Charger plus d'articles
Charger plus par Anis SOUADI
Charger plus dans A la une

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *