Accueil A la une Portrait de Ghalia Ben Halima : Une luthiste d’exception en devenir

Portrait de Ghalia Ben Halima : Une luthiste d’exception en devenir

Les spectateurs l’ont applaudie cette année au Festival international de Sousse puis au Théâtre antique de Carthage. Face à une audience se comptant par milliers, sa participation au concert du maestro marocain Boudchart lui a offert encore plus de visibilité et de reconnaissance. 

La Presse — A seulement 17 ans, Ghalia Ben Halima est une luthiste professionnelle dont la précocité, mais surtout le talent et la maîtrise technique épatent et inspirent. Les spectateurs l’ont applaudie cette année au Festival international de Sousse puis au Théâtre antique de Carthage. Face à une audience se comptant par milliers, sa participation au concert du maestro marocain Boudchart lui a offert encore plus de visibilité et de reconnaissance. 

Dès l’âge de 5 ans, Ghalia Ben Halima a intégré une école de musique où elle a rapidement montré des aptitudes remarquables. Après une année d’éveil musical et d’initiation au piano, elle a opté pour le luth, un instrument qui n’est peut-être pas des plus séduisants pour les enfants de sa génération.

La jeune musicienne nous a confié ne pas être attirée par les tendances musicales commerciales et les modes passagères. Elle s’attache encore aux expressions artistiques authentiques, loin de chercher une popularité éphémère. 

La passion de Ghalia et son dévouement sans faille à l’art du luth l’ont rapidement propulsée sur de grandes scènes. En 2022, elle a accompagné le conservatoire de la ville française de Voiron puis elle s’est produite au Festival de musique symphonique d’El Jem avec des musiciens espagnols de Taragona.

Des icônes de l’univers musical l’ont repérée et certains d’entre eux lui ont même demandé de faire part de ses projets. Elle a collaboré avec Ziad Zouari, violoniste tunisien de renommée internationale. Après avoir joué ensemble au Festival de jazz de Monastir, on la retrouve plus récemment sur l’opérette « Ana Chaabek », aux côtés de chanteurs et de musiciens d’une grande expertise.

En mars dernier, elle a participé en soliste au concert de l’Orchestre symphonique tunisien à l’Opéra d’Alger, sous la baguette du maestro Chady Garfi. 

Si Ghalia Ben Halima est sollicitée autant, c’est parce que son parcours unique est façonné par de longues heures de pratique, une discipline et un soutien parental solide. Les professionnels confirment qu’elle s’est montrée capable de jouer des pièces très difficiles avec une grande maîtrise technique et une précision impressionnante. 


Ce qui fait aussi la grandeur de cette jeune luthiste, c’est une capacité à transmettre des émotions  peu commune pour son âge. 

De plus, l’un de ses points forts essentiels, c’est qu’elle arrive à intégrer son instrument dans des concerts de genres et de styles très variés tout en développant une approche personnelle à la croisée de la tradition et de la modernité. Le luth est pour elle un langage universel qu’elle souhaite partager avec le monde. 

Des variétés internationales au jazz et au blues, en passant par la musique turque et bien évidemment les chansons tunisiennes, ce mélange éclectique nourrit sa créativité, lui permettant de créer une identité unique sans chercher à copier ses prédécesseurs. Lors de ses prestations, elle choisit avec grand soin ses collaborations et étudie même les textes des chansons qu’elle joue.

Ghalia ne se contente pas de reproduire des morceaux connus. Elle  réinvente les classiques en intégrant sa propre empreinte qui émane d’une sensibilité et une maturité impressionnantes. Elle apporte  ainsi une énergie nouvelle et une vision fraîche à cet instrument séculaire et nous fait découvrir de nouvelles perspectives musicales.

Face à un large public, Ghalia se montre toujours confiante, manipulant son instrument avec une grande aisance. «Je ne ressens plus le trac sur scène», nous raconte-t-elle. «Ce sentiment se dissipe rapidement, surtout que je suis habituée aux compétitions et aux jurys». En effet, elle a décroché le premier prix dans un concours de musique à l’échelle nationale quand elle n’avait encore que 7 ans.

Après le bac, la luthiste prodige souhaite faire des études universitaires en musicologie afin de consolider sa carrière professionnelle entamée depuis des années. Pleine de détermination et d’énergie, cette artiste prometteuse poursuit son chemin avec assurance, faisant partie de ceux qui portent l’espoir d’une évolution constante et dessinent l’avenir de la scène musicale tunisienne. 

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