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Consommation : La tendance baissière de l’inflation devrait se poursuivre

Inflation

Après un pic à deux chiffres enregistré en 2023, l’inflation a été ramenée à 5,2%, selon les chiffres officiels des 8 premiers mois de 2025, récemment publiés par l’Institut national de la statistique (INS).

La Presse — Le directeur de l’Observatoire national de l’approvisionnement et des prix (Onap), Ramzi Trabelsi, affirme dans une interview accordée à La Presse que « Cette tendance baissière devrait se poursuivre au cours des prochains mois ». Selon lui, la situation de l’approvisionnement et des prix « s’est stabilisée » au niveau du marché, après la hausse des matières premières, enregistrée suite au déclenchement de la guerre en Ukraine, il y a quelques années, à la crise du virus Corona et aux années successives de sécheresse.

Il reconnaît pourtant l’existence de certains problèmes mineurs liés à la conjoncture, qui sont surveillés et traités par les brigades du contrôle économique en coordination avec d’autres services de l’Etat.

Interrogé sur la politique des prix ayant contribué à la maîtrise des pressions inflationnistes, le directeur de l’Observatoire a rappelé que « par défaut, les prix sont libres ». Toutefois, l’Etat intervient en cas de hausse exorbitante ou pour lutter contre la spéculation et les monopoles.

Son intervention peut avoir la forme de la fixation ou du plafonnement des prix, par la constitution de stocks en coordination avec les groupements professionnels, ou par l’importation de biens en cas d’insuffisance au niveau de la production locale. L’Etat intervient également en aval pour dissuader les contrevenants, lutter contre la fraude et la spéculation.

Selon M. Trabelsi, le rôle du ministère consiste à maintenir l’équilibre sur le marché entre les différents intervenants : le producteur qui doit vendre à un prix lui permettant de couvrir ses charges, le commerçant qui constitue un maillon de liaison entre le producteur et le consommateur et qui doit gagner une marge lui permettant de fonctionner et, enfin, le consommateur final qui veut toujours accéder aux produits à des prix qui vont avec son pouvoir d’achat…

Stockage de biens…

Le stockage des produits de consommation intervient comme un des mécanismes les plus importants pour la régulation du marché. C’est une expérience qui a commencé depuis plusieurs décennies avec les produits dits « de base », comme la pomme de terre, le lait, le sucre, etc. mais qui touche, aujourd’hui, d’autres produits saisonniers, dont la consommation était autrefois concentrée sur quelques semaines et que, grâce au stockage, elle s’étale désormais sur plusieurs mois.

M. Trabelsi cite l’exemple de la pomme de terre qui connaît chaque année une période creuse dans l’intersaison. Le principe consiste à récupérer l’excédent de production en mai-juin, car, évidemment, le marché ne peut pas écouler toutes les quantités collectées pendant la récolte, pour ensuite l’utiliser en fin de saison (septembre-octobre), avant l’arrivée de la récolte automnale.

« Nous procédons à l’importation si les quantités stockées ne permettent pas de couvrir les besoins du marché », indique notre interlocuteur. Pour l’heure, « l’approvisionnement et les prix sont stables », affirme M. Trabelsi. Le stockage permet aussi de diversifier l’offre pendant plusieurs mois. Le cas des pommes, celui des grenades ou encore des oranges et des dattes ont été également cités en exemple.

Le directeur de l’Observatoire de l’approvisionnement et des prix note à ce niveau que l’agriculteur assume, aujourd’hui, des coûts de production relativement élevés, liés notamment aux prix des semences sur le marché international, aux prix des pesticides ainsi qu’au coût de la main-d’œuvre. Le stockage permet d’étaler la vente sur plusieurs mois à des prix « convenables », au lieu de tout écouler en quelques semaines à des prix qui ne permettent pas de couvrir la totalité des dépenses, réalisées parfois à crédit bancaire.

En cas de grande perte, beaucoup d’agriculteurs cessent de produire, vendent leurs terres, des éleveurs abandonnent leur cheptel. Certes, cela pourrait être perçu par le consommateur comme des hausses de prix injustifiées, surtout en cas de bonne récolte, comme le cas de l’huile d’olive cette année.

Cependant, cela permet de sauvegarder les filières de production et d’entretenir le principe du « compter sur soi, entretenu par le Président de la République depuis quelques années ». Car, en cas de perte des filières de production, les produits de consommation seront importés, exerçant un stress supplémentaire sur la balance des paiements, déjà structurellement déficitaire. 

Pour protéger le consommateur, le ministère du Commerce et du Développement des exportations mène régulièrement des campagnes de contrôle et procède à la fixation (temporaire) ou au plafonnement des prix en coordination avec les métiers concernés. « Dans certains cas, des commerçants, coincés par des contrôleurs pour des hausses illicites des prix, prétendent que les prix fixés ne sont pas décents.

Ils sont sanctionnés… », relate M. Trabelsi. Il explique également que « le prix fixe » n’est pratiqué qu’en cas de crise. Mais en règle générale, les prix sont libres. « Il existe même des fourchettes de prix qui dépendent du calibre, de la qualité et des conditions de commercialisation. Le consommateur peut et doit faire des comparaisons pour faire le choix adapté à son budget et à ses besoins », conclut le directeur de l’observatoire, insistant sur la stabilisation de la situation et que la crise liée au Coronavirus, à la guerre et à la sécheresse « est bien derrière nous ».

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