
La mer réunit, sépare, se préserve, se partage. Mais également s’enseigne et s’apprend. Créée il y a deux ans à Monaco, à l’initiative du Prince Albert, l’Académie de la mer est née d’un constat : la mer était dans l’ADN de la Principauté. Celle-ci ayant toujours eu une sensibilité et une attention particulières à tout ce qui concerne son environnement marin. Jusque- là, cependant, on avait eu une approche scientifique d’abord, puis environnementale.
La Presse — Laurent Anselmi, président de l’Académie de la mer, en visite officielle à Tunis, dans le cadre du renforcement des liens entre la Tunisie et la Principauté de Monaco, définit une nouvelle approche : «Avec l’Académie de la mer, nous appréhendons de nouveaux angles : l’aspect géopolitique et stratégique, l’aspect économique et financier, ainsi que l’aspect juridique lié au droit de la mer, mais également au droit de l’environnement marin, au droit humanitaire, à la lutte contre la piraterie.
En fait, rien de ce qui est maritime ne nous est étranger, et cela à l’échelle des mers et des océans du monde».
L’académie étant une institution éducative, elle travaille sur plusieurs niveaux :
— Une école d’été à Monaco, plateforme visible du savoir-faire. Celle-ci réunit 40 auditeurs et auditrices du monde entier, rigoureusement sélectionnés. Sélection de profils académiques, sélection de profils géographiques, et diversité de générations.
L’enseignement a certes une vocation environnementale, étudiant la santé des mers et des océans. Mais on y étudie également les relations internationales liées aux mers et océans, ainsi qu’un volet juridique traitant du panorama des grands enjeux des droits de la mer.
On y donne également des conférences, on y organise des tables rondes et des visites. C’est ainsi que l’on consacrait une journée aux espèces animales, d’autres aux flux migratoires…
«Cette visite en Tunisie s’inscrit dans une volonté de développer nos liens et nos actions. Nous sommes, à ce jour, très présents en Algérie et au Maroc. Nous souhaitons l’être davantage en Tunisie. Durant ce séjour, j’ai rencontré enseignants et étudiants d’Ihec, de la faculté des Sciences, de la faculté des Sciences juridiques ou encore de l’Académie diplomatique, et j’avoue être séduit par le niveau de l’éducation dans votre pays.
C’est une véritable pépinière de savoirs. Nous organisons régulièrement des sessions à l’étranger pour des auditeurs qui, pour une raison ou une autre, ne peuvent venir à Monaco. Si la prochaine a lieu à Marrakech, nous ambitionnons de faire de même en Tunisie où on nous en fait la demande.
Nous pourrions axer cette rencontre sur les problèmes environnementaux spécifiques à la Méditerranée, ou sur les nouvelles technologies de cyber-sécurité liées à la marine… La thématique sera à déterminer avec le partenaire local», déclare Laurent Anselmi à la suite d’une batterie de contacts et rendez-vous organisés avec diligence et efficacité par le consul honoraire de Monaco, la jeune Salima Ben Saïd Lakhoua
L’Académie de la mer est partenaire de l’AUF, et ambitionne de se transformer en institut permanent d’enseignement supérieur qui serait apte à dispenser deux diplômes : l’un sur l’environnement marin, l’autre sur la géopolitique des mers et océans.