Accueil A la une Débat sur l’agriculture au Conseil national des régions et des districts : L’eau au cœur des préoccupations

Débat sur l’agriculture au Conseil national des régions et des districts : L’eau au cœur des préoccupations

Une série de projets d’approvisionnement en eau potable au cours de 2026

Le déficit hydrique était au cœur des préoccupations exprimées, hier, par les représentants des régions et des districts, à l’occasion d’une séance plénière consacrée à un débat avec le ministre de l’Agriculture, Ezzeddine Ben Cheikh.

La Presse — Le ton est même monté d’un cran par moments, les députés appelant à mettre en œuvre le droit constitutionnel d’accès à l’eau pour tous les citoyens sans discrimination, relevant des anomalies dans les governorats du sud, mais également dans le centre et même au nord-ouest où les quantités de pluie sont relativement plus importantes.

«J’aurais voulu débattre avec vous les aspects technologiques et l’intelligence artificielle appliquées à l’agriculture, mais malheureusement nous sommes revenus au moyen âge; les gens ont soif et l’infrastructure est délabrée…», a déclaré le conseiller régional Fehmi M’barek, appelant le ministère à donner des argument convaincants et ne pas juste évoquer des études, des réunions et des commissions.

«Pourquoi tous les projets sont à l’arrêt ? Plus de 300 familles sont sans eau ! Le citoyen est devenu «avide» de voir l’eau potable couler chez lui ! Qu’est-ce qui se passe ?», a-t-il lancé.

Le même constat a été évoqué par Kamel Mejri qui a rappelé que l’agriculture constitue un pilier de la sécurité alimentaire, reconnu la raréfaction des ressources en eau et les effets des changements climatiques et déploré que certaines familles doivent faire un long parcours pour se procurer de l’eau potable ou alors s’approvisionner à partir de camions-citernes mobiles, comme c’était le cas il y a plusieurs décennies (Ndlr : ces camions-citernes circulent même à travers les banlieues de la capitale).

Un autre député, Aymen Abidi, a attiré l’attention sur la nécessité de rationaliser l’utilisation de l’eau, précisant que parfois il y a de fortes précipitations, mais cette eau n’est pas récupérée et va dans la nature ou dans la mer.

Un autre député a ainsi évoqué le problème de l’érosion et de la dégradation des sols, l’absence d’une vision stratégique et le statu quo général du secteur agricole, pourtant stratégique pour la réalisation de la sécurité alimentaire, reconnaît-on de part et d’autre. 

Mécontents pour la plupart, les représentants des régions et des districts ont évoqué de nombreux autres problèmes, comme la nécessité de titulariser les ouvrier agricoles, dont certains sont dans la précarité depuis plus de dix ans, les difficultés de s’approvisionner en engrais et en semences, la nécessité d’entretenir les pistes agricoles, le manque de vétérinaires pour contrôler l’état de santé des troupeaux, le manque d’encadrement, le financement et le rééchelonnement des dettes, etc.

Face aux problèmes soulevés, le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydriques et de la Pêche a exposé les efforts déployés par son département en tant que pilier de la croissance économique qui contribue au développement, à l’approvisionnement et à l’export, tout en faisant face aux défis climatiques, ceux des cours internationaux des intrants et de la raréfaction des ressources.

Concernant les questions relatives à l’eau, le ministre a déclaré que son administration œuvre à une gestion durable des ressources, permettant de répondre aux besoins du développement et de préserver les équilibres environnementaux. Il a annoncé plusieurs projets visant la mobilisation des ressources superficielles, la réhabilitation des ouvrages actuels et la mise en œuvre de nouveaux projets de dessalement d’eau de mer et le forage de puits profonds.

Il a évoqué en particulier la construction du barrage «Mellègue supérieur» et celui de Douimis, les réservoirs de Saïda et Al-Kalaa, ainsi que la maintenance du système de redirection des eaux du barrage Barbara et le projet de protection des inondations de la vallée inférieure de l’oued Medjerda… Il a également affirmé qu’un effort de 46 millions de dinars a été fourni pour approvisionner les établissements scolaires manquant d’eau potable et les connecter au réseau d’assainissement.

A l’ouverture des débats, le ministre a rappelé les performances du secteur céréalier, dont la récolte de 12 millions de quintaux, annonçant la programmation de 120 mille tonnes de stockage et le renforcement du parc de transport avec 60 véhicules supplémentaires. Le ministre a également affirmé que la saison oléicole s’annonce exceptionnelle cette année, annonçant des programmes pour améliorer la capacité de stockage de l’Office national de l’huile.

Le ministre a conclu en réitérant la volonté de l’Etat de compter sur nos propres ressources, humaines et naturelles, pour atteindre la sécurité alimentaire et agricole.

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