
La première des plus 2.600 manifestations « No Kings » (Pas de rois) contre Donald Trump a commencé samedi aux Etats-Unis et dans d’autres pays dans le cadre d’une mobilisation de masse destinée à protester contre la politique du président américain en matière d’immigration, d’éducation et de sécurité, les organisateurs estimant qu’elle pousse le pays vers l’autocratie.
Cette mobilisation aussi bien dans les grandes que les petites villes à travers l’ensemble des Etats-Unis, ainsi que dans d’autres pays, fait suite aux manifestations de masse de juin et reflètent la frustration des détracteurs du locataire de la Maison blanche, qui a pris une série de décrets controversés depuis son accession au pouvoir en janvier.
C’est en dehors des Etats-Unis qu’ont eu lieu les premiers rassemblements: quelques centaines de manifestants se sont ainsi réunis devant l’ambassade des Etats-Unis à Londres et des centaines d’autres ont manifesté à Madrid et à Barcelone.
Samedi dans la matinée, en Virginie du Nord, de nombreux manifestants marchaient sur les viaducs traversant les routes menant à Washington D.C., et plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées non loin du cimetière d’Arlington, à proximité du lieu où Donald Trump envisage de construire l’équivalent de son Arc de Triomphe qui ferait face au Lincoln Memorial.
Depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison blanche, son administration a durci les lois sur l’immigration, supprimé des postes de fonctionnaires et réduit le financement des universités les plus prestigieuses, en réponse aux manifestations pro-palestiniennes contre l’offensive menée par Israël dans la bande de Gaza, aux programmes de diversité sur les campus et aux dispositifs concernant les personnes dites « transgenre ».
Le président américain a aussi déployé la Garde nationale dans de grandes villes comme à Chicago, affirmant que cela est nécessaire pour protéger les agents de l’immigration et pour aider à lutter contre la criminalité.
« Il n’y a rien de plus américain que de dire ‘nous n’avons pas de rois’ et d’exercer notre droit de protester pacifiquement », a déclaré Leah Greenberg, cofondatrice d’Indivisible, une organisation progressiste, principale organisatrice du mouvement « No Kings ».
Donald Trump ne s’est pratiquement pas exprimé samedi sur cette mobilisation. Mais dans une interview accordée à Fox Business et diffusée vendredi, il a déclaré : « Ils se réfèrent à moi comme à un roi, je ne suis pas un roi. »
Plus de 300 groupes locaux ont participé à l’organisation en faveur des manifestations de samedi, a indiqué Leah Greenberg. The American Civil Liberties Union (L’Union américaine pour les libertés civiles) a dit avoir prodigué une formation juridique à des dizaines de milliers de personnes qui joueront le rôle de « marshals » lors des différentes manifestations.
Elle a ajouté que ces personnes avaient également été formées à la « désescalade ». Des messages sur le mouvement « No Kings » ont été diffusés sur les réseaux sociaux afin de renforcer la participation aux mouvements de protestation.
Le sénateur Bernie Sanders, un indépendant qui vote généralement avec les démocrates, et l’élue Alexandria Ocasio-Cortez, une démocrate, soutiennent le mouvement de protestation, tout comme l’ancienne secrétaire d’Etat Hillary Clinton, battue par Donald Trump lors de l’élection présidentielle de 2016. De nombreuses célébrités ont également apporté leur soutien au mouvement.
Plus de 2.000 manifestations « No Kings » ont été recensées en juin, dans une ambiance généralement sans heurts, notamment le jour où Donald Trump a célébré son 79e anniversaire avec l’organisation d’un défilé militaire à Washington.