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Nabeul : la saison des agrumes menacée

  • 31 octobre 21:55
  • 4 min de lecture
Nabeul : la saison des agrumes menacée

Le président de l’Union Régionale de l’Agriculture et de la Pêche (URAP) à Nabeul, Imad El Bey, a déclaré ce vendredi, dans un communiqué à un journaliste de l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP), que la saison des agrumes fait face à de réelles menaces « qui pourraient mener à la perte de la récolte ». Il a appelé les autorités centrales, notamment les ministères du Commerce et de l’Agriculture, ainsi que les autorités régionales, à prendre des mesures exceptionnelles pour faciliter le transport et la commercialisation des récoltes en dehors du gouvernorat de Nabeul, afin de sauver la saison et les agriculteurs. Difficultés de commercialisation et « état de panique » M. El Bey a ajouté que le démarrage de la saison des agrumes rencontre de nombreuses difficultés qui ont provoqué « un état de panique et de peur parmi les agriculteurs ».

Cette situation est due à la rareté des opérations d’achat des fruits sur pied et à la rigueur dans l’application des procédures légales lors du transport et de la commercialisation du produit en dehors du gouvernorat de Nabeul, selon ses dires. Il a réitéré son appel à « maintenir les mesures exceptionnelles qui ont été prises l’année dernière et qui ont permis de sauver la saison ». Il a souligné que les agriculteurs sont engagés à respecter la loi, mais demandent de prendre en considération leurs situations sociales et économiques. Il estime que la rigueur dans l’application des procédures pourrait être reportée jusqu’à la réalisation des projets du marché de gros à Beni Khalled et du marché de production à Menzel Bouzelfa, qui seront le « mécanisme idéal » pour organiser les opérations d’achat et de vente dans un cadre légal clair.

Il a expliqué que la demande de mesures exceptionnelles pour le transport et la commercialisation de la récolte par les commerçants de camions légers, connus sous le nom de « Douarjiya », est due au fait « qu’aucun marché de gros de la République ne peut absorber les 1 200 à 2 000 tonnes d’oranges collectées quotidiennement dans les zones de production ». Rumeurs et prévisions de récolte D’autre part, il a indiqué que les déclarations et les nouvelles diffusées sur les réseaux sociaux concernant la nécessité de présenter une « patente » (licence commerciale) et le fait qu’elle pourrait être obtenue pour seulement 400 dinars, ont semé la confusion, les plongeant dans un état « de frustration et d’anxiété », et compliquant le début de la saison. Il a noté que bien que les autorités régionales aient tenu trois réunions successives pour aplanir les difficultés, les services de contrôle économique, malgré leur compréhension de la situation, « n’ont pris aucune mesure concrète », selon son évaluation. M. El Bey a formellement démenti les informations circulant depuis septembre dernier selon lesquelles la récolte d’agrumes à Nabeul (qui contribue à 70-80 % de la production nationale) ne dépasserait pas 200 000 tonnes au niveau du gouvernorat et 300 000 tonnes au niveau national. Il a qualifié ces nouvelles de « fausses, exagérées et décourageantes ».

Les prévisions de l’URAP à Nabeul indiquent que la récolte sera au niveau de la saison dernière, soit environ 270 000 tonnes, grâce à un apport accru d’eau d’irrigation provenant des eaux du Nord et à l’amélioration des précipitations l’année dernière. Il a toutefois confirmé la nécessité d’admettre « l’enregistrement d’une baisse non pas dans les quantités totales, mais seulement dans le pourcentage de fruits de grande taille, passant d’environ 40 % la saison dernière à environ 25 % ». Retard dans la lutte contre les ravageurs Enfin, M. El Bey a souligné que les problèmes de la saison ne se limitent pas à la commercialisation, mais que la filière a connu d’énormes difficultés à cause : Du retard dans le traitement contre le ravageur de la mouche des fruits (Ceratitis capitata).

De la décision de ne pas utiliser le traitement par avion et de se limiter au traitement biologique. Du manque d’équipement pour installer un nombre suffisant de pièges, en raison de « blocages administratifs ». D’une seule opération de traitement effectuée au lieu de trois, ce qui a causé d’importants dommages à la production. Il a conclu en affirmant que l’étendue et le pourcentage exact de ces dommages « ne pourront être chiffrés qu’après la fin de la saison ».

Auteur

La Presse