sélection nationale – départ de giresse : Un dossier et des projections

Un départ attendu pour un entraîneur qui n’a pas réussi à «comprendre» et «à dominer» son entourage. L’avenir est beaucoup plus difficile à gérer.

Plus de 3 sélectionneurs en deux ans et quelques mois, c’est trop pour les standards du football. Au contraire, les sélections sont basées sur la stabilité du poste de sélectionneur. C’est la règle pour des sélections qui ont réussi à gagner et à jouer les premiers rôles. Si on remonte plus loin, on aura une moyenne effrayante : de 2014 à 2019, on a eu comme sélectionneurs Leekens, Kasperczak, Maâloul, Benzarti et enfin Giresse! 5 sélectionneurs en 5 ans, à raison d’un par an. Cela est quelque chose de mauvais pour ne pas dire autre chose. Ce que l’on attendait tous s’est produit, c’est-à-dire le départ de Giresse qui a fini par rendre le tablier et qui a compris qu’il ne peut plus continuer avec un entourage hostile qui ne l’accepte plus. Cela s’est bien précisé, surtout lors de la CAN quand Giresse s’est retrouvé isolé après le limogeage de son adjoint et «assiégé» par de nombreux d’adjoints.
L’équipe de Tunisie n’a pas été bien convaincante franchement, mais les résultats ont suivi. On pouvait même gagner la CAN. Cela n’a pas changé la position de Wadii El Jary : Giresse devait partir. On lui reprochait sa faible personnalité, ses choix controversés (notamment pour les gardiens de but), et sa mauvaise communication avec le staff technique. Mais admettons également que le Français, avec son prestige d’ex-grand footballeur et connaisseur du football africain, n’était pas un novice. Il a essayé probablement d’apporter sa touche, mais il y a une donnée fondamentale qu’on a oubliée : nous n’avons pas de grands joueurs, nous n’avons plus ces hommes qui peuvent faire la différence et apporter le plus. Non, ce sont des joueurs bel et bien surestimés qui ont fait un miracle, celui d’atteindre les demi-finales de la CAN. On a une bonne équipe, pas plus. Giresse n’aura pas réussi à démonter le système des coulisses chaudes de sa sélection, il n’a pas réussi surtout à «dompter» les stars qui jouaient quand elle voulaient. Giresse, en diplomate, a tenté de faire plaisir à tout le monde et à préserver sa place. Le système l’a rejeté et l’a poussé à s’en aller par tous les moyens. Il a fini par céder à l’ouragan tout simplement. Un arrangement financier (le hic de ce dossier) a été trouvé.

Et maintenant ?
Du côté de la FTF, le départ de Giresse n’est pas la panacée. Loin de là, Giresse a été poussé à sortir, il l’a fait. Mais quel avenir à cette sélection ? Quel profil du futur sélectionneur ? Y aura-t-il un changement dans le staff et surtout va-t-on mettre fin à ce jeu d’enfants où l’on désigne un sélectionneur pour l’écarter quelques mois après ? Soyons un peu sérieux. Nous aurons les éliminatoires de la CAN 2021 qui commencent déjà, et après on a le grand rendez-vous des éliminatoires de la Coupe du monde. En même temps, des joueurs ont émergé, d’autres sont en train de baisser. Une petite dose de changement est nécessaire pour fortifier la sélection et surtout pour lui proposer d’autres solutions. Cette insoutenable échéance qui s’approche doit être traitée d’urgence. Plus de temps de traîner et de désigner quelqu’un qui va prendre tout son temps pour comprendre ses joueurs et déterminer ses possibles choix. Le changement, nous le réclamons fort, mais pas seulement du sélectionneur (même si Giresse a fini par comprendre tardivement les rouages de cette sélection). On a besoin de changer le mode de fonctionnement de notre sélection. Ces joueurs imposés qui n’ont plus rien à donner peuvent partir, d’autres qui font du bien sont jetés aux oubliettes. Quel que soit le futur patron technique, il ne pourra pas franchir la muraille déjà érigée et les lignes rouges tracées depuis bien longtemps. Le prochain sélectionneur, faute de temps, doit être un client connu, un sacré parleur (bien parler s’avère malheureusement la première qualité d’un sélectionneur avant même ses qualités techniques), un fonceur, mais en même temps il doit être souple, attentif aux joueurs cadres et doit comprendre qu’il ne pourra pas être l’unique décideur. Un profil confus et hétérogène, c’est ce qui caractérise désormais notre sélection. Le nom qui circule le plus est celui de Nabil Maâloul qui a de bonnes relations avec Wadii Al Jary et qui a une grande connaissance de la sélection. Mais si l’on veut changer, si l’on veut faire un bond vers l’avenir, peut-on compter sur le passé ?

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