L’Isie et la Haica signent une décision commune sur la couverture médiatique des campagnes électorales : Les règles du jeu fixées 

Après avoir dépassé certaines divergences de vues, l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie) et la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) ont signé une décision commune fixant les règles de la couverture médiatique des campagnes électorales. L’organisation, pour la première fois, de débats politiques télévisés et l’interdiction des chaînes illégales de diffuser les contenus de ces campagnes sont les principaux points à relever.

Une décision commune a été publiée récemment portant sur la couverture des campagnes électorales de la présidentielle anticipée et des législatives pour les médias audiovisuels, issue d’un accord entre l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie) et la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica). Portant notamment sur le respect des principes et des règles de l’égalité des chances et de l’équité entre les candidats à la présidentielle anticipée et les listes candidates aux législatives, le texte de la décision est composé de quatre chapitres et de 49 articles.  

Sont appelés à respecter les règles de cette décision à caractère contraignant les médias audiovisuels publics, privés et associatifs et leurs sites électroniques et pages des réseaux sociaux associés, mais aussi les correspondants et les représentations des médias étrangers en Tunisie.

Le deuxième article de cette décision définit, dans ce sens, la campagne électorale comme étant « l’ensemble des activités menées par les candidats ou les listes de candidats, leurs sympathisants ou les partis, durant la période définie par la loi, pour faire connaître le programme électoral ou le programme relatif au référendum par le biais de différents moyens de propagande et méthodes légalement admissibles, en vue d’inciter les électeurs à voter en leur faveur le jour du scrutin».

Point de discorde entre la Haica et l’Isie et cause du retard enregistré au niveau de la publication de cette décision, les médias audiovisuels diffusant dans l’illégalité ont été finalement interdits de diffuser les campagnes électorales des candidats aux prochaines élections, conformément à l’article 5 de cette décision. Ainsi, il sera interdit aux chaînes Nessma TV et Zitouna TV et la radio Al Qouran Al Karim de diffuser les contenus relevant de ces campagnes électorales.

Presse électronique : un vide juridique

Un chapitre entier a été consacré, dans cette décision portant sur la réglementation de la couverture médiatique audiovisuelle des campagnes électorales pour les prochaines élections, aux débats politiques télévisés entre les candidats.

Conformément à cette décision, l’organisation de ces débats entre les candidats à la présidentielle revient aux médias audiovisuels publics, à savoir la radio et la télévision nationales, sous contrôle de l’Isie et la Haica. Les médias privés peuvent participer également à l’organisation de ces débats politiques à condition qu’ils coordonnent avec l’établissement de la télévision et la radio nationales.

Un tirage au sort est obligatoire pour organiser tous les détails de ces débats politiques dont notamment le classement de passage des candidats et la répartition des groupes de candidats durant les débats du premier tour. L’actuel texte stipule que la règle de parité soit appliquée en choisissant les journalistes et animateurs qui vont piloter ces débats. Ces derniers doivent faire preuve de professionnalisme et de connaissance des règles professionnelles et déontologiques, et ne doivent en aucun cas entrer en discussion avec les candidats durant les débats.

Ces débats qui seront retransmis en direct ne peuvent, en aucun cas, être rediffusés partiellement ou entièrement durant la campagne électorale. « Les candidats peuvent refuser de participer à ces débats politiques, et durant le second tour, en cas de refus de l’un des deux candidats, le débat sera annulé », prévoit ce texte.

Il faut rappeler dans ce sens que la télévision nationale avait annoncé, le 2 août dernier, qu’elle organisera des débats télévisés entre les différents candidats qui se présenteront à la présidentielle du 15 septembre prochain. En effet, ces débats qui ont pour objectif de discuter des programmes des candidats seront organisés, selon cet établissement, du 2 au 7 septembre et seront retransmis en direct.

Notons que cette décision commune n’engage que les médias audiovisuels tunisiens et étrangers s’activant en Tunisie et leurs sites, pages et comptes sur les réseaux sociaux. Un vide réglementaire existe, actuellement, en ce qui concerne la couverture médiatique des journaux et de la presse électronique de ces campagnes électorales, en l’absence du Conseil de presse, dont la mise en place est à la traîne.

La campagne électorale pour l’élection présidentielle devra démarrer le 2 septembre et se poursuivra jusqu’au 13 septembre. Le 14 septembre sera réservé au silence électoral et les élections auront lieu le dimanche 15 septembre, alors que les résultats préliminaires seront annoncés le 17 septembre.

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