Infractions et crimes électoraux liés à la violence faite aux femmes candidates : L’Isie lance une campagne de contrôle et d’observation

Instance Supérieure Indépendante pour les Élections

La lutte contre la violence à l’égard des femmes placée au cœur de la campagne électorale présidentielle.

Au troisième jour de la course pour Carthage, l’Instance indépendante supérieure pour les élections (Isie) vient de lancer, avec le concours de l’institution internationale pour la démocratie et les élections et l’appui de l’ONU femmes, sa propre campagne d’observation et de contrôle des infractions et crimes liés à la violence faite aux femmes lors du processus électoral. Son lancement avant-hier matin lors d’une conférence de presse à Tunis a été accompagné d’un document directif détaillant les bonnes pratiques du contrôle de tous les dépassements signalés à ce niveau, jusqu’au verdict final, prévu le 15 de ce mois.

Il s’agit, en fait, d’un document de formation et de sensibilisation destiné, initialement, aux agents de l’Isie et son équipe d’observateurs mobilisés sur le terrain et dans les différents centres et bureaux de vote à travers la République. Mme Hasna Ben Slimane, membre de l’Isie et son ex-porte-parole, a souligné que ce manuel, rédigé en si peu de pages, s’inspire du texte de la Constitution notamment dans ses articles 21 et 46, en se référant à la loi électorale du 26 mai 2014, telle qu’amendée et complétée en février 2017 et au sens de la loi organique 2107-58 relative à l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Et de rappeler, ici, qu’un guide des procédures et règles régissant l’observation de la campagne jusqu’au silence électoral a déjà été publié, mais il semble un peu vague. D’où le présent document qui intervient pour mieux préciser les cas d’infractions électorales et de violence politique que pourraient subir les femmes candidates à la présidentielle et aux législatives. Parmi ces infractions qui prennent la forme de crimes électoraux, l’on cite, à titre d’exemple, l’arrachage ou l’endommagement des affiches propres uniquement aux femmes candidates, leur diffamation ou l’atteinte à leur dignité sur les réseaux sociaux…

Bref, la violence électorale telle que définie dans ledit document directif est tout ce qu’il peut faire de la femme candidate la cible à des actes susceptibles de lui porter atteinte, saper ses activités ou l’empêcher de mener, en toute sécurité, sa campagne électorale. L’on peut, par la même occasion, dénoncer toute forme de violence politique qui revêt, contrairement à celle électorale, une dimension beaucoup plus générale. Bien évidemment, l’on parle, ici, de la violence à l’encontre de la femme non en tant que telle, mais en sa qualité de candidate à la présidentielle. Idem pour les législatives. « Notre lutte contre la violence à l’égard des femmes vise à renforcer la participation de la femme à la chose politique, et faire en sorte que citoyens et citoyennes soient égaux devant la loi », relève-t-elle. Un tel document, élaboré en concertation avec la société civile, est particulièrement destiné aux agents de l’Isie dans l’accomplissement de leur mission d’observation. Les autres observateurs accrédités auprès de l’instance auront, eux aussi, à l’adopter pour formuler leur PV de contrôle et de suivi et bien s’assurer des cas de délits enregistrés. Suite à quoi, la sanction ira jusqu’à pouvoir faire tomber des listes électorales.

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