«De sable et de feu» de Souheil Ben Barka, Bientôt en salle : Une histoire d’amour sur fond d’espionnage

La première mondiale du film, dont la sortie en salle en Tunisie est prévue le 18 septembre prochain en même temps que dans plus de 50 pays, a eu lieu au cinéma Pathé, et ce, en présence du réalisateur, de l’ambassadeur du Maroc en Tunisie et d’un public trié sur le volet.

«De sable et de feu» (le rêve impossible), qui marque le retour sur la scène cinématographique après des années d’absence du réalisateur marocain Souheil Ben Barka après son dernier film « Les amants du Mogador » (2002), est une fresque épique avec de super décors, des costumes d’époque et un filmage grandiose qui renvoie à une période révolue du cinéma. Des images sublimes de paysages d’Orient avec des scènes d’action époustouflante.
Superproduction maroco-italienne d’un budget de plus de 15 millions d’euros, le film raconte l’histoire vraie d’un conspirateur de génie, officier de l’armée espagnole, Domingo Badia, alias Ali Bey El Abassi, missionné par l’Espagne et sa rencontre avec Lady Hester Stanhope, aristocrate anglaise convertie à l’islam et plus connue sous le nom de Meleki, qui vécut un destin hors du commun en Syrie où elle fut couronnée reine de Palmyre par les tribus bédouines. Le couple vivra ensemble un destin hors du commun qui bouleversera le Moyen-Orient. Dans le film, dont l’action se situe entre 1802 et 1818, tous les protagonistes: des Espagnols, des Anglais, des Marocains et même des Syriens surgis du fin fond du désert parlent français.
De par l’ampleur du scénario signé Bernard Stora et Souheil Ben Barka, de ses moyens énormes (pas moins de 30 mille figurants) et de sa distribution (50 pays), « De sable et de feu » est un film monumental auquel il est difficile de résister, notamment pour ceux qui sont fans d’aventures historiques. Renverser le Sultan marocain Moulay Slimane, accusé de vendre du blé aux Anglais en échange d’armes destinées à la reconquête de l’Andalousie espagnole, est l’objectif de la mission que confie le Premier ministre espagnol Manuel Godoy à Domingo Badia sous une fausse identité d’Ali Bey. Le destin de Domingo Badia changera lors d’une mission à Londres où il rencontre Hester Stanhope, nièce du Premier ministre William Pitt. Leur histoire d’amour tumultueuse durera 14 années et s’achèvera tragiquement.
Le film traite de sujets brûlants qui font écho à l’actualité : l’emprise de la religion, la place quasi absente des femmes, la lutte pour le contrôle des richesses, la remise en cause des valeurs occidentales, etc. Les décors sont rutilants, les costumes aussi sont confectionnés avec une très grande précision. Les mouvements de foules humaines sont filmés avec une grande efficacité ce qui autorise à comparer le film à «Lawrence d’Arabie» de David Lean. «De diable et de feu» s’achève sur l’image triste d’un monde arabe soumis aux pressions de la toute puissance étrangère occidentale et infiltré par des espions qui foutent la pagaille et tentent de changer le cours des choses à leur profit.
Souheil Ben Barka, qui a fait ses premières armes au Centro Sperimentale di Cinematografia de Rome et devenu assistant de grands cinéastes italiens dont Pier Paolo Pasolini sur son film «Œdipe roi», aime les mises en scène amples, les chevauchées folles dans les grands espaces en embarquant ses personnages dans la rutilante et bourdonnante machine à jouir de la trépidante manœuvre du pouvoir.
«Je voulais faire un film sur Scipion l’Africain, mais des producteurs espagnols m’ont proposé de réaliser un film sur un personnage mystérieux et séducteur», a indiqué le réalisateur dans le débat qui a suivi la projection. «J’ai lu son récit de voyage au Maroc. C’est une succession d’histoires banales sur sa vie à la cour du Sultan. Ce n’est que plus tard que j’ai découvert la vie romanesque de cet espion mandaté par l’Espagne de Charles IV pour renverser le Sultan», ajoute-t-il.

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